Avez-vous remarqué comment, dès qu’une star passe l’arme à gauche, les médias dégainent plus vite que leur ombre la rétrospective de toute l’œuvre du malheureux mort ? Point de magie
derrière cette rapidité d’exécution car, vous le savez sûrement, les nécrologies de nos amis les célébrités sont déjà prêtes à paraître, régulièrement rafraîchies par des journalistes-stagiaires
prêts à tout pour présenter le 20 heures.
Et qui dit stagiaires dit « erreurs ». Alors, Parce que l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même et avant que je ne passe de vie à trépas, j’aime autant écrire ma propre nécrologie. Au moins, je suis sûre qu’elle sera bien faite et ne relatera que la vérité et rien que la vérité.
Tel un papillon éblouissant de lumière, BritBrit Chérie s’est éteinte prématurément à l’âge de 25 ans. Celle qui fût un modèle pour tous, s’en est allée tranquillement au petit matin après avoir mortellement chutée sur une bouteille d’Absolut Vodka Rasperry, boisson composée exclusivement à base d’éléments naturels et sans sucres ajoutés.
Née aux alentours des années 2000 (estimations encore en cours de calcul selon le procédé du carbone 14), son enfance fut relativement calme, si l’on exclut un coma éthylique à l’âge de 4 ans et la mort dramatique de son chat, écrasé tête la première sur le pare-choc d’une Renault 11 rouge à l’immatriculation diplomatique.
C’est à l’âge de 11 ans qu’elle écrivit ses premiers essais dont son professeur de français
se rappelle aujourd’hui encore. « J’ai su voir en elle ce petit truc qui la rendait différente des autres. Sa première rédaction Pourquoi être
prostituée peut rapporter…et pas que des MST ? sur le thème Que ferai-je quand je serai grande, laissait déjà entrevoir une
personnalité un peu à part.», se souvient-il la larme à l’oeil.
Et c’est vrai, BritBrit Chérie a toujours su développer des points de vue singuliers mais ô combien réfléchis, que certains n’hésitent pourtant pas à qualifier « d’overdosés » ou de
« complètement à la ramasse ».
Après des hautes études en physique quantique, puis en architecture de salles des fêtes, suivies d’un master en Sciences Politiques avec pour mémoire « Botswana, le Spa comme ouverture au développement culturel de la population » , et d’un doctorat en comportementalisme des chats, elle décida à 25 ans de consacrer sa vie à l’écriture de frivolités. « C’est pas trop fatigant et je peux regarder la télé en même temps », racontait-elle pour expliquer son revirement professionnel.
C’est donc des idées plein la tête, mais surtout avec une furieuse envie de célébrité que BritBrit Chérie ouvrit un blog à son nom. Malheureusement, elle ne connut pas immédiatement la gloire escomptée.
Reléguée aux derniers rangs du classement Wikio catégorie « Divers », elle finit par envoyer,
uniquement par pure vengeance quelques macarons laxatifs aux blogueuses influentes qui lui volaient injustement la vedette (DeeDee, Violette, les filles d’Epidemik et celles de BeSnob entre autres).
Derrière son geste désespéré mais tout à fait compréhensible, elle fut rapidement démasquée. Cela lui valut un honteux bannissement de 2 mois par Wordpress et une chronique assassine sur le blog
d’MRY.
De cet épisode noir, BritBrit Chérie garda un souvenir amer, mais il lui permit toutefois de retravailler habilement le maniement du laxatif.
Est-ce grâce à cette originalité d’esprit qu’elle su enfin conquérir son
public ?
« Personne ne peut le dire », commente Anna Wintour, grande prêtresse de la mode et rédactrice en chef de Vogue US. « Mais c’est pour cette raison que
nous n’avons pas hésité - surtout après le piston appuyé de Karl Lagerfeld - à lui
confier la rubrique Mauvaise foi pour laquelle elle s’est révélée extrêmement brillante même si cela nous coûtât quelques procès
retentissants. »
C’est grâce à cette chronique que BritBrit rencontra les plus grandes stars et en fit ses meilleures amies. Citons parmi elles, Pete Doherty, Lindsay Lohan, Stella McCartney, Tom Ford, Amy Winehouse, Brad Pitt, Dany Boon …
Côté sentiments, elle fût longtemps secrètement éperdue d’un certain informaticien à nez original dont on
ignore encore l’identité. Cependant, elle finit par céder aux sirènes de l’amour en épousant à 25 ans George Clooney, après que ce dernier lui fit la cour pendant plus de quatre
longues années.
« C’est la meilleure personne que je n’aie jamais rencontrée. Belle, intelligente, spirituelle, drôle et talentueuse elle avait toutes les qualités rêvées. Je ne sais toujours pas comment me
remettre de notre séparation.» soupire-t-il interviewé depuis sa cellule monastique.
Car oui, après seulement 9 mois de mariage, BritBrit Chérie mit un terme à cette union car, selon ses dires,
à cause de George, elle ne trouvait plus l’Inspiration avec un grand « i ».
Parce qu’elle était comme ça BritBrit : artiste avant tout !
Ce changement dans sa vie sentimentale l’incita à mettre les bouchées doubles pour trouver de nouveaux
jobs.
D’abord chez Elle France où elle fût nommée pendant plus de 10 ans rédactrice en chef. A 25 ans, elle prit ensuite la direction de l’Oréal Roumanie, « Comme ça, juste pour voir »
disait-elle. Quelques années plus tard, c’est John Galliano qui lui offrit la possibilité de créer sa propre collection « BritBrit Chérie Underwear » qui connut un succès
ébouriffant.
Plus rien ne l’arrêtait et surtout pas l’idée de jouer les trublions aux côtés de Laurent Ruquier sur Europe 1 « pour rester proche du peuple » justifiait-elle.
Et
tout cela, en continuant bien sûr d’alimenter de ses billets d’humeur et d’humour son blog gratuit et ouvert à tous. Parce qu’elle était aussi comme ça : généreuse de sa
personne.
Son dernier ouvrage socio-philosophique, On est toute la connasse d’une autre paru aux Editions Gallimard, est en passe de devenir le plus gros best-seller de ces cinquante dernières années, supplantant au passage Autant en emporte le vent et la saga Harry Potter.
Aujourd’hui, c’est donc avec une peine incommensurable que nous te disons adieu BritBrit Chérie, puisse le
Ciel te réserver l’accueil le plus clément et le plus doux qui soit, près du radiateur avec un verre de Bourgogne ou d’Armagnac.
A 25 printemps, c’est certainement la chose la plus bête que tu n’ais jamais faite. Nous t’en voulons un peu d’avoir gâché tout ce talent pour une bouteille de vodka. Certainement une
erreur de jeunesse…