En 50 ans le football est devenu le sport le plus populaire au monde. Aujourd’hui véritable phénomène de masse, il concentre désormais en Europe un ensemble de valeurs dont la portée est souvent issue des évolutions politiques et économiques des régions et des Etats.
Un sport vecteur de valeurs politiques et sociales
Les grands clubs ont constitué des vecteurs de valeurs politiques, parfois en termes de classes sociales : de nombreux grands clubs européens ont été fondés dans des bassins ouvriers, souvent en déclin à partir des années 60. Dès lors, ces clubs représentaient des symboles de valeurs des classes populaires en opposition à une bourgeoisie au sein d’un pays (Saint-Etienne en France en est le meilleur exemple), voire au sein de la même ville (Londres, Madrid ou Manchester). Ils peuvent également représenter des valeurs identitaires fortes, souvent d’une région face à un pouvoir centrale (l’Athlétic Bilbao ou le FC Barcelone).
Le football est également devenu un outil des politiques d’intégration sociale depuis les années 80. Le sport dans son ensemble est devenu aux yeux des Français un outil légitime de transmission de valeurs. Selon une étude réalisée par TNS Direct plus de huit Français sur 10 (83%) considèrent le sport comme un facteur important d’intégration sociale. Le respect d’autrui est perçu comme la principale valeur véhiculée par la pratique sportive (24%). Dans cette optique, 87% des Français estiment que l’Etat doit privilégier ses efforts pour développer la pratique sportive dans les quartiers défavorisés. De même, 60% considèrent que l’éducation nationale devrait revaloriser le sport en lui donnant autant d’importance que les matières littéraires ou scientifiques.
Un rapport ambigü à l’argent
Si le football attire, le championnat de France désespère et ne passionne pas les foules. Raillée même par les Guignols pour la faiblesse du niveau de jeu, absence de spectacle offensif, arbitrage favorisant les mêmes depuis plusieurs saisons, absence de stars ; les critiques sont multiples et pleuvent régulièrement. Au point que 43% des personnes interrogées déclarent moins s’intéresser à la Ligue 1 que précédemment. Seules 9% déclarent y trouver un intérêt plus important.
A titre d’exemple, un abonnement à Old Trafford, le stade de Manchester United, coûte en moyenne 10 fois le prix d’un abonnement au Stade Vélodrome de l’Olympique de Marseille ; avec pour résultat direct un budget billetterie du club mancunien égal au budget total de l’OM.
Autre élément révélateur du rapport étonnant que les Français entretiennent avec l’argent, 78% d’entre eux estiment que les footballeurs sont trop payés, quand on sait que le salaire moyen des footballeurs (un peu plus de 47.000€ par mois) est nettement plus élevé dans les autres championnats.