L'enjeu pour le Premier Ministre est simple : éviter la mutation de la crise économique en crise politique.
La crise financière mute. Comme un virus, elle a débuté sous un forme de crise bancaire, puis a contaminé l'économie de tous les jours, puis elle impacte le social et aujourd'hui elle est à la porte du politique.
Pourquoi cette évolution ?
Parce qu'il n'y a pas un jour qui ne révèle un scandale de plus qui choque l'opinion au point désormais de la révolter. Prenons les trois derniers exemples.
Valéo : le départ du directeur avec un montant de 3 millions d'euros. C'est la preuve, si besoin était, que les golden parachutes fonctionnent toujours contrairement aux annonces officielles.
Heuliez : les accusations de Ségolène Royal sont gravissimes. Le FSI est alimenté par des fonds publics. Les conditions de son fonctionnement doivent donc être totalement transparentes.
L'actuelle gouvernance : l'activisme présidentiel ne réduit-il pas les Ministres à des simples fonctions d'apparat qu'ils effectuent d'ailleurs, y compris dans ce cadre restreint, avec plus ou moins de réussite ?
Chacun perçoit que la crise financière évolue en France à la différence de l'Italie, de l'Allemagne, de la Grande Bretagne ... vers une mise en question d'une responsabilité politique.
C'est une mutation qui mérite une attention vigilante. Le Premier Ministre sait que l'enjeu est désormais la moralisation de la sphère économique bien au-delà de la seule finance.