La santé coűte cher. Ŕ la collectivité mais aussi, et de plus en plus, aux malades eux-męmes. Dépassements d’honoraires, franchises médicales, ticket modérateur… autant d’instruments mis en place pour responsabiliser les patients vis-ŕ-vis du “trou de la sécu”. Au point qu’aujourd’hui, de nombreuses personnes renoncent ŕ se soigner. Malgré une organisation de la santé présentée comme exemplaire et solidaire, les inégalités de santé restent en France trčs fortes. Inégalités sociales et inégalités géographiques dessinent une carte sanitaire bien loin des clichés. Si, de l’avis de tous, la Couverture médicale universelle (CMU) a eu des effets bénéfiques indéniables, elle n’a pas, tant s’en faut, réduit ces inégalités. Deux chiffres montrent ŕ eux seuls la fracture sanitaire : ŕ 35 ans, un cadre peut encore espérer vivre en moyenne jusqu’ŕ 81 ans alors qu’un ouvrier ne vivra en moyenne que jusqu’ŕ 74 ans et entre le Nord-Pas-de-Calais et Midi-Pyrénées, l’écart d’espérance de vie s’élčve ŕ 5 ans. Par ailleurs, les dispositifs de la CMU et de la Couverture médicale universelle complémentaire (CMUC) n’empęchent pas une large partie de la population de renoncer ŕ des soins.
Lŕ encore, les chiffres des différentes études ou enquętes parlent d’eux-męmes. Ainsi, selon le baromčtre Ipsos/Secours populaire publié en octobre 2008, 39 % des Français ont déjŕ retardé ou renoncé ŕ au moins un soin en raison de son coűt et 17 % ŕ cause de son éloignement géographique. Les foyers modestes sont évidemment bien plus touchés.