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Bien que je sois descendu à Marseille pour ne rien faire et oublier le monde, je n'ai pu m'empêcher de passer quelques coups de téléphone professionnels. C* me réprimande gentiment pour cette incapacité à déconnecter. J’ai une vraie complicité avec ce camarade qui n’est pas un ami (il y a peu je l’aurais volontiers envoyé aux galères pour déviationnisme). J’aime beaucoup cette compréhension mutuelle malgré tout ce qui nous sépare. Après tout, nous sommes faits du même bois.
Malicieusement JP* me propose d’aller manger une pizza dans ce restau où M* est serveur. M* est un de mes « ex » comme l’on dit de tous ceux qui on partagé plus d’une nuit d’intimité avec soi. Tout cela me ramène plus de dix ans en arrière et j’ai plaisir à voir son plaisir de me revoir à l’improviste. En partant, il me raccompagne sur le trottoir pour m’embrasser tendrement. Je me sens tout chose.
Promenade nocturne sur le port. Un zonard m’accoste pour me soutirer quelque argent : « m’sieur, vous ressemblez à Mesrine ». S’il m’avait trouvé une ressemblance avec la Palatine, je lui aurais pardonné son manque de discernement, mais là…
Aujourd’hui la température a baissé et le mistral s’est levé, il est temps de partir pour Nice.