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La solitude des nombres premiers de Paolo Giordano / Editions du Seuil

Publié le 24 mars 2009 par Babs

La solitude des nombres premiers de Paolo Giordano / Editions du Seuil
Je l'ai lu d'une traite, en quelques heures.
Je l'ai trouvé aérien et profond. Cruel et tendre. Comme l'enfance et l'adolescence des deux protagonistes de l'histoire. Comme l'adolescence en général.
Paolo Giordano, du haut de ses 27 ans, "dissèque" méticuleusement les sentiments tout en paradoxe de ces deux jeunes êtres fragiles et brosse deux magnifiques destins "cabossés" pour évoquer la difficulté universelle d'aimer et de grandir. Un premier roman poignant qui a reçu le prestigieux prix Strega en Italie.
On suit au fil des années, Alice et Mattia, qui survivent en marge des autres, se retrouvent dans leur solitude. Lui, Mattia, surdoué, trop brillant, fou de mathématiques, presque autiste et Alice plus artiste, qui tente de "disparaître" en évitant de manger, pour camoufler son mal-être et son handicap. Des années collèges, à leurs balbutiements dans la vie adulte, Paola Giordano nous permet de les observer la porte grande ouverte. Leurs existences se croisent, se décroisent, se retrouvent sans jamais fusionner totalement. Mais toujours persiste cette relation ambigue, "muette", à la fois insaisissable et indestructible qui s'est tissée au fil des ans...Comme pour ces nombres premiers pour lesquels Mattia voue une fascination. Ces nombres qui ne sont divisibles que par 1 et par eux-mêmes: des nombres solitaires qui pourtant ont la particularité d'avoir un jumeau dont ils ne sont séparés que par un nombre pair. 
Porté par une écriture à la fois fluide et sèche, La solitude des nombres premiers est une très belle métaphore sur l'amitié entre ces deux jeunes êtres singuliers et meurtris, qui tentent malgré tout d'essayer de vivre comme "les autres". Je me souviendrai encore longtemps de Mattia aidant Alice à enlever son tatouage. Des caresses d'Alice effleurant le visage de Mattia livide après sa soutenance de thèse...
Un livre que l'on referme la gorge nouée avec une sensation à la fois douce et amère et l'envie entêtante de rester dans ce spleen en écoutant Beth Gibbons...
Beaucoup d'avis sur différents blogs notamment celui de Cuné et de Sylire.
Merci à Suzanne de Chezlesfilles.com et les Editions du Seuil pour m'avoir fait découvrir cet ouvrage. 
 
 

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