Nous prennent-ils pour des cons? Je le crois, et malheureusement ils n'ont pas tort dans tous les cas. Étudions ce cas précis.
Mr Morin est remercié pour divergences stratégiques après un exercice catastrophique et des millions d'euros de pertes pendant lequel l'état est venu au secours de cette entreprise financièrement. Il est en cours de contrat, contrat qui prévoit légalement une indemnité qui s'élève à 3,2 millions d'euros (deux ans de salaire). Dans le même temps, on apprend qu'un plan social est dans les tuyaux et menace plus de 1500 employés de cette entreprise de licenciement.
Où est le problème? Le gouvernement monte sur ses grands chevaux , Mme Lagarde et Mr Woerth, en tête pour dire que ce n'est pas normal, que ces patrons sont des méchants, que le gouvernement va s'opposer en votant contre le versement, mais l'état n'est pas au conseil d'administration (donc mr Woerth l'a appris par la presse!) et est seulement actionnaire à hauteur de 8%. Cette indignation a donc de bonnes chances de se suffire à elle-même.
Ce qui se passe réellement, c'est que la crise rend moins supportable (insupportable serait mieux mais malheureusement c'est encore une utopie) l'étalage de richesse que cette information dévoile. Elle est aussi politiquement dangereuse pour nos politiques. Du coup, nous voilà repartis avec les grands discours sur la moralisation du capitalisme comme Sarko cette après-midi.
Mais la vérité, c'est que la morale de ce système, c'est l'argent. Il n'y a aucune raison pour mr Morin de refuser ce parachute que tous ces collègues ont pris pendant des années (certains sont peut-être au gouvernement, qui sait). Quand on est capable d'être payé autant et de prendre autant d'argent en sachant que des salariés vont être virés, je ne vois pas ce que les gros yeux du gouvernement y changerait.