Comme dans une partie de ping-pong, on assiste à un va et vient permanent d’actions dans lesquelles les personnages se font écho. Les époques et les lieux diffèrent, l’amour donne toujours ce même mal de chien et les cicatrices se referment non sans douleur. Loin de la terre brûlée m’a immédiatement rappelé dans sa contruction Babel, avant que je n’apprenne que le scénariste de ce dernier est le réal. de celui-ci, Guillermo Arriaga. Lorsque la caravane explose dès l’ouverture dans ce désert du Nouveau Mexique, on nous expose devant cette brèche béante dont la refermeture n’aura lieu qu’à la suite de concours de circonstances, de rencontres, de fuites, de prises de conscience. Dès les premières minutes, on dénote dans le regard et la posture de Charlize Theron, cette fragilité et cette amertume qui frappent comme une chape de plomb sur une vie qui cherche un exutoire à des années de mal être. On remonte le fil des histoires, tentant de défaire les noeuds et de trouver des liens à tous ces personnages. Une femme aux amours hasardeux, une autre à l’infidélité salvatrice, une ado aux sentiments exacerbés, une petite fille. Le visage de la femme est sublime, qu’elle soit incarnée par Charlize Theron ou Kim Basinger dont le jeu, plein de pudeur et de réserve m’a beaucoup touché. Un film à la sensibilité brûlante, que l’on contemple avec une infinie tendresse pour ces femmes aux destins entremélés.