On ne donne pas souvent dans l’agenda par ici, pardonnez-moi pour l’écart que je fais aujourd’hui. Ce week-end, Bruxelles s’adonne au festival Passa Porta et est envahi d’écrivains. Contrairement aux foires et autres salons, d’abord grandes kermesses du livre, il s’agit ici d’une succession de débats ou d’évènements autour de la littérature. Le thème de cette année ? Le monde est en chantier. Plutôt que « comment écrire le monde ? », la question, pourtant posée à des écrivains, est malheureusement « comment construire le monde », ce qui plombe d’une teinte politique de mauvais aloi les premiers jours du festival. (Précisons, comme nous l’avons déjà fait, qu’il n’est pas question de renier l’aspect éventuellement politique des œuvres et de leurs créateurs, mais bien de souligner qu’il n’y a aucune raison, a priori, pour que l’écrivain soit meilleur ou plus pertinent dans ce domaine-là que le pilier de comptoir du bar d’à côté.) Tout ça pour dire que je ne me rendrais ni à la conférence inaugurale du hongrois Péter Nádas ni à la soirée consacrée à la rédaction d’une constitution européenne en vers par vingt-cinq poètes de l’Union. Il y a, par contre, plusieurs choses qui valent le détour dans la journée de dimanche. Pas moyen d’assister à tout, malheureusement : il s’agit de choisir. Le programme détaillé est disponible en ligne, permettez-moi juste quelques suggestions, dans l’ordre chronologique.
Au Palais des Beaux-Arts (ou Bozar, si vous êtes modernes), de 11h30 à 13h, Enrique Vila-Matas causera avec Patrick Deville. J’ai lu l’an passé le « Dietario voluble » de EVM qui vient de paraître en français chez Bourgois. Chouette lecture, même si je suis loin d’être aussi enthousiaste que Bustos. A peu près au même moment (12h30) au Falstaff, si vous êtes portés sur les prix, remise de l’Indications / Passa Porta, consacré à la littérature étrangère (parmi les nominés, Fois, Enard ou Tristan Garcia). Les hispanisants feraient pourtant bien de rester aux Beaux-Arts, puisque, de 13h à 14h, il y aura une rencontre poétique avec Antonio Gamoneda, le lauréat du Cervantès 2006, Ada Salas et Miguel Casado. Guère de temps pour manger : à 14h, vous aurez le choix entre une rencontre sur le thème de la traduction et des échanges entre centres littéraires européens au Métropole, tandis que Yves Pagès joue à dévoiler les coulisses de l’édition dans une conférence fiction à l’Arenberg. Ce qui est certain, c’est qu’on n’ira absolument pas au Pathé Palace à 14h30. C’est en flamand et on n’y comprend goutte mais surtout, c’est Guy Verhofstadt. Plus amusant – mais pas nécessairement intéressant – le clash Michel Le Bris – Camille de Toledo au sujet de la littérature-monde de 15h à 15h45 à l’espace Wallonie. Voilà qui laissera un quart d’heure pour se rendre à la Bellone pour la rencontre / concert Dominique A / Mathias Énard. Pour ceux que ça tente, Olivier Rolin sera à 17h30 aux Beaux-Arts. Il sera suivi, pour la clôture, par Carlos Fuentes. A vous croiser à l’un ou l’autre de ces rendez-vous.
Pour terminer cette note, je ne peux m’empêcher de citer in-extenso le top 10 soumis par Pierre Senges à Télérama (ah ah) qui lui demandait ses livres préférés. Voilà qui n’a rien à voir, Senges n’étant pas invité à Passa Porta, mais ne perdons pas l’occasion de rire un coup.
Szent Orpheus breviáriuma, vol 1 Szent Orpheus breviáriuma, vol 2 Szent Orpheus breviáriuma, vol 3 Szent Orpheus breviáriuma, vol 4 Szent Orpheus breviáriuma, vol 5 Szent Orpheus breviáriuma, vol 6 Szent Orpheus breviáriuma, vol 7 Szent Orpheus breviáriuma, vol 8 Szent Orpheus breviáriuma, vol 9 de Miklós Szentkuthy Dictionnaire hongrois-français de Sándor Eckhardt