Chaque dernier dimanche du mois, c’est désormais rituel, c’est le jour du café littéraire des Marcheurs de Planète. Dimanche 29 mars, il vous invite, toujours sous l’égide de Marc Le Monnier, « à faire un voyage vers les terres brésiliennes grâce à l’œuvre de Jorge Amado. Ce romancier est un généreux fresquiste du Brésil pauvre. Son œuvre est un cri de révolte contre l’injustice et la domination américaine de son pays ; un cri exprimé par une richesse de style et d'images et par une sincérité qui rendent son propos universel. Homme longtemps engagé, emprisonné et contraint à l’exil, il a toujours peint la vie du peuple brésilien avec humour, sensualité, mélancolie et un lyrisme sans égal. »
Jorge Amado (à droite)
et Dorival Caymmi à Copacabana, 1977
(Photo de Zelia Gattai, épouse d’Amado)
Amado, disparu en 2001, se décrivait lui-même comme «l'anti-docteur par excellence; l'anti-érudit, trouvère populaire, écrivaillon de feuilletons de colportage, intrus dans la cité des lettres, un étranger dans les raouts de l'intelligentsia». [Après des années d’engagement politique qui l’ont conduit à l’exil], il chantera désormais Bahia, les fêtes chez les amis, les chansons de Vinicius de Moraes, la cuisine afro-bahianaise à l'huile de palme et au lait de coco, la cachaça, la vatapà et les moquecas dont les noms sont déjà des voyages, et les femmes, toutes les femmes; professionnelles, occasionnelles, «dames putes», filles de famille ou patriotes qui se donnent gracieusement aux anti-fascistes et que, dans ses «Navigations de cabotage», il appelle toutes d'un seul nom, Maria : «Maria chacune, toutes, passagères embarquées aux escales, ombres fugaces sur les quais du port, de port en port, ronde du vieux marin».
Maison de Jorge Amado à Bahia
Il est le romancier le plus célèbre de et dans son pays, traduit dans plus de quarante langues, et avec quelques footballeurs, le Brésilien le plus connu à l'étranger, sans doute, et c'est le paradoxe, grâce aux dictatures qui l'ont contraint à vivre si longtemps en exil. Immensément populaire au Brésil, symbole du syncrétisme brésilien né de la nécessité où se sont trouvés les Noirs, pour pouvoir conserver leurs dieux, de les faire fusionner avec la religion catholique, véritable légende vivante (pour son quatre-vingtième anniversaire, des foules s'étaient massées place du Pelhourino, à Bahia, pour un concert d'hommage et d'amitié donné par Gilberto Gil, Maria Bethania, Caetana Veloso) ». Extrait du dossier du site Authologies.
Quelques titres : Cacao, Mar Morto, Bahia de tous les saints (livre qualifié par Albert Camus de « magnifique et étourdissant »), Dona Flor et ses deux maris, Gabriela, girofle et cannelle …
Dimanche 29 mars
de 17 h à 19 h
73 Rue de la Roquette
75011 Paris
01-43-48-90-98
M° Voltaire ou Bastille
Fuligineuse
Source images : Fondation Jorge Amado