Tenus dans l’avion qui le mène en Afrique, les propos de l’homme en blanc face aux journalistes qui l’avaient pourtant avertis de la teneur de leurs questions ne sauraient être expliqués par je ne sais quel mot dépassant la pensée papale. Il est de plus en plus difficile de surfer sur les évangiles que l’Église sait trop souvent tordre à bonne courbure.
Ce pape souffre, nous dit-on, d’être si mal compris. Alors un peu de compassion, qualité si répandue jusque dans les plus hautes sphères politiques de la fille aînée de l’Église.
Songez un instant, que diable, à la difficulté de l’exercice quasi quotidien auquel le primus inter pares s’astreint. À la limite de la schizophrénie, il est obligé de jongler entre d’une part son infaillibilité dogmatique (essayez donc d’expliquer l’immaculée conception autour de vous) et d’autre part, la trivialité des recommandations des jours ordinaires où il est question de messe en latin, de relations sexuelles soumises à l’abstinence contraceptive, d’excommunication navrée d’une fillette de neuf ans violée par son beau-père, de réintégration d’évêque négationniste pour cause d’ignorance, de suprématie sur l’Islam et j’en passe…
Et puis, la communication est un art si difficile. Plus que l’étude des pères du désert.
Ses conseillers en robe auguste font pourtant des efforts. Ils vont même jusqu’à faire fuiter sur la toile – sur hollybuzz, cela ne s’invente pas - une étude d’un éminent chercheur de Harvard. Edward C. Green affirme que les preuves qu’il possède soutiennent le commentaire du pape et que ses études montrent une corrélation entre l’utilisation accrue du préservatif et un plus grand taux d’infection par le sida…