Ce bide n’a que peu d’importance au fond, comme le souligne la première secrétaire : «Ce n’est pas si mal pour un parti qui reprend l’habitude de travailler». Mais ça fait un peu désordre.
S’il y a « faute », c’est à l’organisation qu’il faut s’en prendre. En premier lieu, on n’annonce pas à grand renfort de trompes une belle et grande manifestation quand on est pas certain du succès.
Nos concitoyens ne ressentent pas la menace ; ils sont en revanche soucieux de leur sécurité et le PS refuse toujours le sujet. Cette méconnaissance profonde de la réalité populaire est assez préoccupante quand on se veut être « le » parti de ce peuple. Faute de pouvoir présenter un programme alternatif crédible, Aubry se réfugie dans la politique du slogan. Présenter la France de Nicolas Sarkozy comme un quasi-État policier et affirmer que “bientôt il sera trop tard“, c’est évidemment taper à côté de la plaque.
Manuel Valls, proche de Ségolène Royal, résume assez bien la question quand il juge que le livre noir a «raté sa cible». Pour lui, le PS doit «refuser le faux choix entre la liberté et la sécurité» avec plus loin, «C’est même précisément parce que la droite échoue à rétablir cette sécurité dans les quartiers populaires que nous devons rappeler -sans honte et sans faiblesse- qu’elle est l’une des premières liberté des citoyens qui y vivent». David Assouline, faussement conciliant, a quant à lui opposé cette manifestation ratée au succès du «rassemblement de la fraternité» organisé en septembre dernier au même endroit en des termes choisis : «C’était un rassemblement populaire et festif, là c’est un forum de débat» … Un enterrement de première classe …
Les deux méthodes pour remplir une grande salle ne souffre aucune comparaison. Martine Aubry devrait comprendre qu’en s’engageant dans ce type de concurrence, elle a perdu d’avance. On ne va jamais jouer sur le terrain de l’autre et il y a toujours gros à perdre en abandonnant sa propre personnalité.
“Qui peut faire mieux que moi, 27% au premier tour ?”
Afin de calmer cette angoisse donnons le mot de la fin à Harlem Désir : « La seule question est de savoir si la salle était bien formatée pour la réunion» ? On ne peut faire plus pragmatique.
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