Samedi matin, -4°C au lever du soleil dans les vignes des coteaux d'Irancy.
Pas de week-end pour les tâcherons... les fumées des feux de sarments et des vieux ceps trahissent leur présence sur la colline. Non loin, un ouvrier courbé dont je ne vois que le dos. L'odeur du feu de bois, porté par un vent d'est glacial me chatouille les narines. Entre les vignes, je décide de remonter la rangée qui me mène vers le feu abandonné par l'ouvrier, déjà occupé dans une autre parcelle. De là, la vue sur le vieux village vigneron au fond du vallon est imprenable. Derrière la colonne d'air chaud créée par le brasier, les maisons en pierre semblent danser, se tordre... Ces ceps ne verront pas la prochaine récolte et ils n'offriront plus le Pinot Noir et le César assemblés par les vignerons d'Irancy. Dans un dernier baroud d'honneur, ils réinterprètent leur terroir.