L'exemple de l'accident
Prenons un exemple. Je décide d'aller faire une promenade en voiture .... 30 mn plus tard j'ai un accident, je pulvérise un hummer qui vient de griller un feux, avec ma 2 cv.
Ce type de mésaventure nous l'attribuons en général au hasard, ou plus précisément à la contingence (contingence : qui peut arriver ou non, qui n'est ni nécessaire ni impossible).
Autrement dit nous imaginons que cet accident aurait pu ne jamais subvenir. Nous avons du mal à admettre qu'il était, en quelques sorte, programmé, qu'il est déterminé.
Seulement cet accident, ne pouvait pas ne pas arriver. Pour qu'il n'arrive jamais, il fallait qu'une véritable possibilité de l'éviter m'ait été offert.
Il aurait donc fallut qu'au moment de prendre chaque décision (sortir ou rester chez moi, choisir tel ou tel itinéraire, ralentir ou accélérer etc.), me conduisant sur les lieux de cette mésaventure et à cet instant précis, je puisse en connaître toutes les répercussions, toutes les conséquences.
Seulement c'est impossible ...Le simple fait de tout ignorer de notre futur, fait qu'à aucun moment, nous avons un choix réel entre deux possibilités. Pour faire un véritable choix, il faudrait connaître à priori, toutes les répercussions futures pour chacune de nos décisions.
Si nous pouvons choisir consciemment entre deux actions concernant l'immédiat (boire ou couper du pain par exemple), sorti de l'immédiat, le choix est impossible car il manque trois choses fondamentales pour cela :
a/ Le don d'ubiquité. Il est impossible d'être au même moment, à deux endroit à la fois.
b/ La connaissance du futur. Il est impossible de savoir avec précision ce qu'il va nous arriver.
c/ L'inaccession au degré zéro de danger. Même s'il y a 1 malchance sur 10 milliards pour qu'un boulon de Boing m'arrive au sommet du crâne et stoppe net mon existence, cette malchance m'empêche de certifier ce futur, je ne peux être sur de lui à 100 %.
Pour qu'il y ai un réel choix projeté, il me faudrait connaître en détail le résultat de toutes les décisions prises.
C'est impossible, nous avons droit tout au plus, à des probabilités.
Des pulsions
D'autre part, beaucoup des actions humaines, sont motivés par des pulsions et des passions dépassant bien souvent notre conscience et notre volonté.
Le choix est alors entièrement entre les mains de ces tendances, il n'appartient plus du tout à la conscience et à la raison.Donc, non seulement nous ne sommes pas maître de notre futur, mais il
arrive nécessairement comme il doit arriver.
En conséquence de quoi : tout ce qui arrive, est déterminé.
Si j'avais su !!!
Voila bien une phrase vaine et chimérique, car en réalité, on ne pouvait jamais savoir.
D'un coté nous avons une possibilité imaginaire (si j'avais pris cette route je n'aurais pas eu d'accident)
et de l'autre tous les choix nous ayant conduit à l'accident.
Ces derniers étaient les seuls choix possibles dans la mesure ou nous n'avons pas pu visualisé dés le départ ce qui allait se passer.
En réalité, quand nous entreprenons une action concernant le futur, nous n'avons aucun choix.
Que l'on prenne tels ou tels itinéraires, une fois pris, ils deviennent les seuls itinéraires possibles. Les autres n'existent pas. Notre esprit les imagines, les fait exister par des concepts du
type :
- j'aurai pas du !
- si j'avais su !
... autrement dit des regrets, des remords, des reproches, des idées de chance ou malchance etc.
Ces concepts temporels sont concomitants à la construction de l'humanité mais ils sont de simples matériaux imaginaires et ponctuel.
Notre capacité à concevoir le passé et l'avenir, est à l'origine du concept de temps et de libre-arbitre. L'animal est étranger à ces 2 notions.
L'homme constructeur à besoin de ces 2 notions pour construire son monde, mais celles-ci s'aboliront d'elles mêmes lorsque l'humanité aura atteint sa perfection. L'humain abouti vivra alors dans l'immédiat, accueillant avec amour ce qui lui arrive, sans regrets, sans remords, sans illusions.
Si la période intermédiaire est tellement impliquée dans les notions de temps, c'est qu'elles sont facteur de progrès. Et le progrès à pour vocation d'écarter tout ce qui empêche le primate naturel d'atteindre la béatitude (pulsions, dangers, quête de nourritures etc.)
L'humanité est en route vers la sagesse
Se soumettre au destin fait disparaître le hasard.
Pour abolir de son esprit le concept de hasard, l'homme doit accepter ce qui lui arrive. Ce qui arrive, n'ayant d'autre choix que d'arriver (tout ce qui arrive, arrive justement écrit marc aurele).
Si l'homme acceptait tout ce qui lui arrive comme devant arriver (rejoignant en cela l'état d'esprit du sage grec : Il faut aimer ce qui arrive, plutôt qu'espérer ce qui nous attend), il accéderait à la sagesse, au bonheur supérieur.
C'est le lot du sage et c'est également pour la mecaniqueuniverselle, l'avenir de l'humanité.
Une fois la conscience globale de l'humanité arrivée à son sommet (la béatitude), la notion de hasard disparaît. En effet, le béat, vide de toute tendance et de tout projet, se contente de
savourer chaque instant dans la plénitude. Il se laisse porter par la puissance créatrice. Il n'a plus besoin de faire de choix, de référence au passé, il est ainsi exempt de remords. Le sage en
ce sommet, se laisse guidé par son horloge biologique (boire manger dormir se mouvoir etc).
Dans l'état de béatitude, l'homme agit de façon idéale. Il est totalement géré par l'élan vital. Cette puissance régente idéalement et sans aucune défaillance les besoins organiques, comme elle
le fait pour n'importe quel organisme simple vivant.
Évidemment cet état d'esprit dépourvu d'agressivité rend l'homme vulnérable. D'ou la logique du progrès dont le but est d'arriver au degré zéro de dangers.
source : http://mecaniqueuniverselle.net/destinee-hasard/hasard.php