La chronique d’aujourd’hui est consacrée à un nouveau belgicisme : manger chaud. En effet, nos voisins et amis d’outre Ardennes font une distinction importante au niveau du repas, qui pourra vous surprendre si vous proposez à des collègues du plat pays de vous accompagner au restaurant pour le déjeuner. Il y a ceux qui mangent chaud le soir. Sous-entendu, pas à midi, où ils se contentent de tartines.
C’est presque une règle de vie, comme la circoncision chez les Juifs ou le repos dominical pour les chrétiens : « Deux fois par jour, chaud tu ne mangeras ». Si tu manges chaud le soir, alors ça ne sert à rien de faire pareil à midi. Et vice versa, car il existe également des sujets du roi Albert qui préfèrent profiter de la cantine à midi pour se contenter d’un « tartines - soupe » le soir. Bon, maintenant, il est rare de rencontrer de vrais orthodoxes, et le Belge s’accommode assez bien d’entorses à son hygiène de vie, surtout qu’il y a des plats bonus, style filet américain ou pèche au thon, qui sont froids (et même cru pour le premier) mais se mangent avec des frites, chaudes évidemment.
Corollaire : lorsque tu récupères le PC portable de ton collègue flamand, dont le clavier a servi de set de table pendant 18 mois, n’oublie pas de le retourner et de bien le secouer pour faire tomber les miettes.