Pouvoir d'achat : Les français sont toujours impatients, le gouvernement ... un peu moins

Publié le 23 mars 2009 par Slovar
"Je serai le Président du pouvoir d'achat" On a beau vous l'avoir passé en boucle pendant la campagne présidentielle de 2007, on l'a un peu oublié ces derniers temps du côté de l'UMP et de ses communicants.
Mais, au moment ou l'exécutif enregistre un nouveau record de popularité :
Nicolas Sarkozy a enregistré en mars un taux de satisfaction de 36%, en baisse d'un point par rapport à février, alors que François Fillon est resté stable à 46%, selon le baromètre Ifop pour le Journal du Dimanche. Une majorité de personnes interrogées (63%, +1) se disent mécontentes de M. Sarkozy comme président de la République, 36% étant d'un avis inverse. 1% des personnes interrogées ne se prononcent pas. Le chef de l'Etat, qui avait déjà enregistré une chute de 7 points en février, se rapproche de son record d'impopularité (64% d'insatisfaits contre 35%) enregistré, dans ce baromètre, en mai 2008. AFP Google
Il est bon de se rappeler le message mythique du candidat (16-02-2007)
"Le problème de la France aujourd’hui, c’est que les salaires sont trop bas et que les prix sont trop élevés. Je veux que les heures supplémentaires soient toutes rémunérées 25% de plus que les heures normales, quelle que soit la taille de l’entreprise, et qu’elles soient exonérées de toutes charges fiscales et sociales pour qu’elles soient plus payantes pour les salariés et moins chères pour les entreprises. Quatre heures de travail en plus par semaine sans charges, c’est immédiatement 1 980 euros net en plus à la fin de l’année pour tout salarié rémunéré au SMIC. Je veux que notre économie soit plus dynamique, plus prospère, que les salariés aient des emplois plus qualifiés, pour que les salaires de tous soient plus élevés. Je n’augmenterai pas les impôts car les impôts, c’est moins de pouvoir d’achat pour tous les Français" Source Sarkozy.fr
Dans l'immédiat, il a tenu ses promesses en ce qui concerne le bouclier fiscal qui contrairement à ce prétend Eric Woerth n'est pas de 50% mais de 39% comme l'indiquait hier Dominique de Villepin hier à Riposte "... dans la pratique, Nicolas Sarkozy l'a fait passer à 39% ... "
Pour le reste, quelques prélèvements ci-dessous vous donneront un aperçu d'une promesse parfaitement tenue en terme de non augmentation de la fiscalité. A sa décharge sémantique, il ne s'agit pas d'impôts mais de TAXES
Taxe pour le RSA (entre 1 et 2 milliards)
Taxe sur les assurances et les mutuelles (1 milliard)
Taxe sur l'intéressement et la participation (400 millions)
Franchises médicales (850 millions)
Taxe sur le poisson (80 millions)
- Source Les Mots ont un Sens
Oui, allez-vous dire, mais c'était en 2007 ! Alors, prenons des mesures de pouvoir d'achat plus récentes. Celles de 2008 par exemple.
Où trouver la liste de ces mesures ?
Tout simplement sur le site du Premier Ministre, qui présente en ligne un site dossier Web qui devrait ravir les amateurs de belles histoires et de promesses oubliées. Ce dossier est daté du 23-06-2008 et correspond à un sous-site portant le joli nom de domaine de : mesurespouvoirdachat.gouv
Le texte introductif est superbe
Vous êtes impatients d’augmenter votre pouvoir d’achat ?
Vous souhaitez bénéficier davantage des résultats de votre travail ?
Vous voulez alléger vos dépenses contraintes (alimentation, télécommunications, énergie...) ?
Vous aspirez à payer moins d’impôts ?
Vous avez besoin d’aide pour vous loger ?
Outre les savoureuses vidéos sur "Le pouvoir d'achat, vous êtes impatients nous aussi" on peut y découvrir des informations de l'époque sur l'épargne populaire
Le taux de rémunération du livret A est porté à 4 % à compter du 1er août, son plus haut niveau depuis 1996.
Depuis le 1er février 2008, le taux de rémunération du livret A était fixé à 3,5 %. Pour pallier la remontée de l’inflation et celle des taux d’intérêt à court terme, Christine Lagarde a annoncé, le 16 juillet dernier, la hausse de 0,5 point de son taux de rémunération. Cette décision aura des effets à la fois sur le taux de rémunération du livret A, mais aussi sur les taux des prêts au logement social.
On se doit de consacrer un moment au dossier de presse qui doit permettre aux media de rédiger de beaux articles.
Extraits
Ce document comporte les parties suivantes :
- les attentes des Français en matière de communication gouvernementale ;
- les mesures actuelles et celles à venir en faveur du pouvoir d’achat ;
- la campagne de communication sur les mesures en faveur du pouvoir d’achat.
Néanmoins, l'essentiel est de trouver les mots pour convaincre : Ainsi, on peut trouver ce texte introductif du dossier de presse qui indique comment expliquer aux français à se persuader que tout va pour le mieux
Les attentes des Français à l’égard du Gouvernement en matière d’information atteignent aujourd’hui des niveaux records sur les sujets qui les préoccupent le plus. Ainsi, au lendemain de l’annonce de la réforme de l’hôpital, les attentes d’information sur les sujets liés à la santé se situent à un niveau jamais atteint depuis 2005. Le souhait de plus d’information continue aussi de progresser pour les retraites dans un contexte où le débat sur le passage à 41 ans de cotisation est au coeur de l’actualité. Enfin, l’éducation et l’environnement demeurent des domaines qui génèrent de fortes attentes d’explication, essentiellement sur les actions mises en oeuvre. Mais le sujet qui préoccupe le plus les Français reste aujourd’hui le pouvoir d’achat.
Dans ce cadre, l’attente à l’égard du Gouvernement en matière d’information sur le pouvoir d’achat n’a cessé de progresser depuis octobre 2007 pour atteindre un niveau record en avril dernier (49 % de citations, +22 points). Parallèlement, la satisfaction à l’égard de la manière dont le Gouvernement informe de ses actions sur le sujet recule peu à peu pour se fixer à un niveau particulièrement bas début 2008 (23 % pour 77 %d’insatisfaits). Prises une à une, les principales mesures comprises dans la loi en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat sont approuvées. Néanmoins, ces derniers mois, l’information reçue sur les mesures gouvernementales n’a pas comblé les attentes de l’opinion.
Cette situation s’inscrit dans une tendance plus générale de baisse de visibilité des campagnes de communication. En effet, seule une courte majorité de Français déclare aujourd’hui voir, lire ou entendre régulièrement ou de temps en temps des campagnes de communication menées par le Gouvernement.
Ce n'est donc pas le pouvoir d'achat qui est en cause mais la façon de communiquer !!!
Mais au fait combien a coûté la campagne de communication : "Pouvoir d'achat vous êtes impatients ... nous aussi"
Un dispositif mis en place avec un budget de 4,33 millions d’euros TTC.
Conception et réalisation 330 000 euros TTC
Achat d’espace 4 millions d’euros TTC honoraires inclus dont :
2,4 millions pour la télévision
1,35 million pour la presse quotidienne
0,25 million pour internet
détails ci-dessous
TV : sur les 5 grandes chaînes de télévision nationale, 20 chaînes de la TNT, du câble et du satellite, 8 chaînes d’outre-mer. Il comprend un spot générique de 45’’ diffusé en fil rouge, 4 spots thématiques de 20’’ diffusés sur l’ensemble des chaînes, soit environ 1 630 diffusions.
Web : diffusion des spots TV et de 4 bannières thématiques sur 9 sites web commerciaux et environ 40 sites de la toile gouvernementale.
Presse : 3 annonces thématiques diffusées dans 10 titres de la presse quotidienne nationale, 59 titres de la presse quotidienne régionale et 4 titres de la presse quotidienne
gratuite, soit 147 insertions.
Espace web : dédié à l’ensemble des mesures et celles à venir que l’on retrouve sur le portail du Gouvernement www.mesurespouvoirdachat.gouv.fr
Le conseil et l'achat d'espaces a été comme on s'en doutait confiée à Aegis Média (groupe Bolloré)
Il semble pourtant que la communication n'aurait pas eu les effets voulus puisque selon le baromètre TNS-Sofres-"La Croix" pour le mois de février 2009, les trois préoccupations principales des Français reste inchangée : le chômage et l’emploi reste la préoccupation principale de tous les Français (76 %, +1 point) suivie par le pouvoir d’achat (58 %, stable) et la santé et la qualité des soins (56 %, +2 points) - Synthèse du baromètre TNS La Croix
Pourtant, afin de rendre un peu de bonne humeur aux français, nous avons décidé de réhabiliter une information injustement passée inaperçue (Source Les Echos ) : "Pour s'assurer du démarrage des grands travaux, le ministre de la Relance, Patrick Devedjian, dispose depuis quelques jours d'un outil informatique capable de surveiller la consommation des crédits de l'Etat projet par projet"
Alors, toujours sceptiques ?
Crédit et copyright image
Philippe Tastet

Libellés : economie, politique, pouvoir d'achat