Actes Sud, 318 pages
Résumé:
Professeur à l'université de Los Angeles, marié et père de famille, et convaincu, à l'heure des funestes bilans de la quarantaine, de n'être qu'un loser, Théodore Larue est en route vers son suicide quand un camion, le heurtant de plein fouet, projette son corps à travers le pare-brise, le laissant fort proprement décapité. Certes dépossédé de l'ultime initiative de son existence, l'ex-candidat au suicide est cependant bien mort, conformément à ses vœux. De diligents services funéraires, soucieux d'en faire un cadavre présentable prêt à devenir l'objet de clignes funérailles, recousent tête et corps à la va-vite, mais voici qu'au beau milieu de la cérémonie Ted se redresse et s'assied dans son cercueil... Face à ce mort encore vivant, une terreur sacrée s'empare de la petite famille de Ted, cernée de toutes parts par le brasier des fantasmes collectifs qu'attise une hystérie médiatique à son comble. Bien que passablement traumatisé lui aussi, Ted trouve des avantages à sa nouvelle et monstrueuse situation il se sent plus puissant, plus aimant, plus généreux, les sens et l'esprit bien plus aiguisés que naguère. C'est alors que, quelques jours seulement après son retour au foyer, Ted est enlevé par les sbires de l'inquiétante secte chrétienne dirigée par Big Daddy, qui voit en lui l'incarnation du diable. Si, fort de ses nouveaux pouvoirs, Ted parvient à s'échapper, ce n'est que pour mieux tomber entre les mains des services secrets américains qui l'incarcèrent dans les tréfonds d'un laboratoire du Nouveau-Mexique afin que son étrange cas soit examiné par les plus éminentes autorités scientifiques...
Mon opinion:
J'ai lu peu de bons commentaires sur ce roman alors que personnellement, j'ai beaucoup aimé! J'ai apprécié l'écriture de Percival Everett, l'humour noir avec lequel il décrit les situations cocasses dans lesquelles il place ses personnages, son originalité. J'ai trouvé une certaine fraîcheur dans sa façon d'écrire cette satire de la société américaine. Ce roman parle beaucoup du fanatisme religieux (qui m'intéresse particulièrement en littérature, puisque tellement de gens se laissent prendre dans les mailles de la religion poussée à l'extrême). Il parle aussi du gouvernement et des secrets d'états, du manque de jugement de la société et de la difficulté à accepter ceux qui sont différents ou qui nous offre une autre vision de la vie qui semble inacceptable aux yeux de beaucoup de gens. Certains de ces gens différents de nous sont encore ostracisés aujourd'hui ou alors, mis sur un piedestal. C'est notre vision de la société que Percival Everett remet en question à travers le personnage de Théorode Larue. Le roman commence plus légèrement et devient de plus en plus grave au fil des pages. Une histoire étonnante, pour un auteur que j'ai très envie de lire à nouveau! C'est une belle découverte pour moi, un livre dévoré en quelques heures à peine.