Vincent van gogh, un autoportrait sans complaisance
Publié le 04 septembre 2007 par Bernard Vassor
PAR BERNARD VASSOR
Autoportrait devant chevalet (juin-juillet 1887) Nous avons la chance d'avoir un commentaire de Vincent sur cette toile. Dans une lettre à sa petite soeur préférée Willemine, il lui dit : "Puisque j'en suis tellement à te parler de moi, je vais essayer de coir un peu si je ne pourrais pas te mettre mon propre portrait par écrit. Je pose d'abord en fait que, selon moi, un portrait de sopi peut fournir matière à plusieurs portraits de conceptions très différentes. Voici une conception du mien qui est le résultat d'un portrait que j'ai fait de moi dans la glace, et qui est aux mains de Théo : Un visage gris-rose, et des yeux verts, des cheveux couleur de cendre, un front ridé et, autour de la bouche, raide comme en bois, une barbe très rouge, un peu en pagaye, et triste; mais les lèvres sont pleines; un sarreau bleu de toile grossière, et une palette avec du jaune citron, du vermillon, du vert Véronèse, du bleu de cobalt, enfin toutes les couleurs sur la palette, exepté l'orangé de la barbe, rien que des couleurs pures. La tête est sur un fond de mur blanc gris. Il n'est pas facile de se peindre soi-même, et vois-tu, on cherche une ressemblance plus profonde que celle d'une photographie. Pour l'instant je suis tout différent, n'ayant plus ni cheveux ni barbe, l'un et l'autre constament coupés ras (...) Je suis toujours couvert de poussière, chargé comme un porc-épic, hérissé de bâtons, chevalet, toile et autre fourniment.(...) Si l'orthographe est respecté, la ponctuation est totalement absente sur les lettres originales, ce qui peut modifier quelque peu le sens de certaines phrases de la correspondance. Un prochaine édition devrait rétablir la reproduction exacte des lettres et écrits de Vincent.