Un PS à contre temps comme hors du temps ?

Publié le 23 mars 2009 par Marc Vasseur

Un week-end socialiste qui tourne au fiasco, un vaudeville sur les listes pour les prochaines européennes, un abécédaire sur les libertés qui tourne court faute de proposition, un contre-plan de relance écrit à la hâte initialement présenté le jour de l’investiture de Barack Obama.

Sinon et heureusement, on revoit des socialistes dans les manifestations mais après ? Certains de nos dirigeants évoquent un parti encore convalescent mais alors pourquoi des les premières du lendemain du Congrès de Reims proclamer un Parti Socialiste sur le retour.

Car les militants ne sont pas là, ni dans les votes, ni dans les évènements qui se veulent plus festifs, ni dans les débats… Comme si rien n’avait changé, comme si rien ne changeait.

C’est peut être ça le nœud du problème et Manuel Valls l’écrit en filigrane dans son ce papier. Au fond, le PS tente de se raccrocher à « ses fondamentaux » de la fin de la période Jospin… le sociétal avec une difficulté supplémentaire, l’UMP s’y colle aussi. Mais au passage, ressurgit ce clivage désuet : Au PS, le laxisme ; à l’UMP l’ordre.

Alors certes nos communiquant sont mal inspirés, une fête sur nos libertés ; d’accord on peut avoir des interrogations avec Sarkozy mais pour une majorité de citoyens l’urgence est ailleurs… boucler son mois, son boulot demain. Je passe sur l’affichage de Martine Aubry en nouvelle férue de l’informatique avec un Mac à 3.000 euros (pour ça vous pouvez lire le très bon papier d’Antoine).

Mais qu’on le veuille ou non, ça donne le sentiment d’un Parti Socialiste qui ne s’est toujours pas reconnecté à la réalité… d’être encore à contretemps vis-à-vis de l’attente des « gens simples », limite hors du temps.

Alors on pourra toujours se rassurer comme on peut, les sondages pour Juin sont flatteurs mais fort heureusement quand on voit l’état du sarkozysme triomphant. Cependant où seront les militants pour cette campagne, ils ne sont pas au Zénith malgré les appels à se mobiliser, sont-ils encore dans les sections (je ne compte plus les lectures sur le thème des sections vieillissantes, clairsemées) ?

Faire revenir les adhérents, laisser le temps du débat et non sur le mode de ce fameux livre noir des libertés sorti de nos brillantes têtes pensantes de Solférino, accepter aussi la confrontation des idées, de leur exposition (c’est peut-être le plus difficile mais ce sera la preuve de la rénovation).

Martine Aubry a promis une convention sur la rénovation du PS… Dont acte mais que le parti s’en donne les moyens et n’oubliant pas une chose… les militants ne sont peut-être plus uniquement dans les sections et dans l’appareil.

Il y a quelques signaux d’ouverture, encore ils sont encore bien timides, comme sur des blogueurs invités à la Convention de ce week-end mais une hirondelle ne fait pas le printemps surtout que les vieux reflexes ont la vie dure, très dure.

Le problème est cependant double, il faut faire vite et bien…