As-tu remarqué comme la plupart des journaux et magazines se réduisent, depuis quelques
temps, à un vulgaire agglomérat de feuilles de papier hygiénique triple épaisseur, destiné à adoucir le fessier de nos élites, régulièrement éclaboussé qu'il est (le fessier) par des matières
odorantes et peu appétissantes?
Entre deux scandales humanitaires, trois déclarations fort malvenues, quelques mises en examen bien embarrassantes et, accessoirement, une crise économique et sociale dont le gouvernement semble
penser que les principales victimes habitent Monaco et gèrent une centaine de comptes bancaires aux îles Caïman, il est relativement rare d'entendre, dans les principaux médias, une quelconque
voix dissonante qui pousserait, enfin, une salutaire gueulante autrement qu'en des termes fleuris et politiquement corrects.
En ces temps d'intensif léchage de postérieurs politiques, il est donc assez rafraîchissant d'entendre une personnalité médiatique ouvrir son bec délicat, sa bouche raffinée, son bienséant
orifice, afin d'en laisser échapper autre chose qu'une critique aussi molle qu'une andouille de Guéméné laissée au soleil.
Certes, on est encore loin d'une totale et révolutionnaire franchise, et sans doute faudra-t-il attendre quelques millénaires avant de voir un journaliste proposer à Nicolas Sarkozy de consulter
un psychiatre, à Martine Aubry d'arrêter de boire, à Eric Besson de rendre les trente deniers d'argent de Pilate, ou à François Pérol d'arrêter de nous prendre pour des cons.
Mais tout de même, lecteur.
Tout de même.
Je sens comme un léger "mieux".
J'en frémis.
J'en suis toute revigorée.
La semaine commence bien.