J'ai déjà déclaré que j'aimais bien les petits éditeurs qui prennent des risques, qui se passionnent ; tout comme je râle tant qu'il faut contre les prétendus tels, véritables escrocs du genre.
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Sur le salon 2009, un petit éditeur semblait particulièrement enjoué, huîtres et champagne sur son stand ; la classe ! L'homme accompagné des quelques auteures tenait un salon où il régnait en coq parmi sa cour.
Ce monsieur me présenta très vite les photographies de la très belle machine à reproduire, photocopier, imprimer dont il avait fait l'acquisition ; me la ventant comme le must en son genre sur le marché du livre. Fichtre !
Dire d'autrefois il y avait cela et cela fonctionnait très bien (merci à cet atelier de gravure pour la photo):.
Très vite aussi, il zappa la merveille de la technique pour me vanter sa production littéraire, éludant mes questions sur son comité de lecture, la façon de faire les corrections et sur les droits d'auteurs versés. Levant la tête et bombant le torse qu'il a fort large sur un ventre bien rebondi, il me déclara : ils touchent des parts de la société… Tout était dit ..!
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Nous y étions, nul droit d'auteur, cela avait le mérite d'être clair ! Puis il me remit un très joli catalogue des livres qu'il vendait, un marque page de publicité, sa carte de visite et s'en retourna à ses huîtres d'un pas lourd …
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L'une de ses auteures, jugeant sûrement que l'homme ne m'avait pas vraiment convaincu, vint me tailler une petite bavette, histoire de papoter un peu. Elle me présenta son livre dont je n'ai pas retenu grand-chose, mais surtout un livre d'une de ses collègues. Le genre de bouquin que l'on rêve de dénicher, de recevoir pour être le premier à le lire et tenter de le défendre auprès de l'éditeur. Une plume claire et vive qui accroche le lecteur dès les premières lignes.
Je plains cette auteure, elle ne sera jamais diffusée !
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Comme toujours je vérifie mes sources et la véracité de ce que l'on me déclare et, je suis tombé de très haut. Il existe des menteurs et des escrocs, mais en général ils évitent la production de faux.
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Les cartes de visite sont, comme le catalogue, au nom d'une société qui n'existe pas. Comme il n'existe pas de contrat d'édition, puisque le monsieur n'est pas un éditeur, mais dirige une entreprise de travaux de photocopie et de reprographie d'après l'annuaire et, cerise sur le gâteau ; conseil en systèmes et logiciels informatiques d'après de registre du commerce et des sociétés de son département
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Un faux nom, de fausses cartes de visite, un faux catalogue pour un véritable escroc du genre ; avec un chiffre d'affaire en progrès constant ces dernières années. La crise profiterait-elle aux malhonnêtes ?
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Du coup, pas de photo du stand, du monsierur non plus, dommage elles n'étaient pas si mal…