Suisse pittoresque

Publié le 23 mars 2009 par Dunia

Valais

Fantasme touristique

Les Alpes, j’y suis allée. J’en suis revenue. Suis obligée de reconnaître qu’elles sont belles. Certes le Valais n’exhale pas le charme de Neuchâtel . Ben quoi? Je peux me permettre un minimum de chauvinisme, de toute façon le monde entier affirmera le contraire même si, de très loin, je préfère mon coin! Je ne parle pas spécifiquement de la ville où je vis, je parle du canton! Bref, je retourne à mes sommets alpestres. Le Valais ne s’avère pas -à mes yeux- aussi beau que le canton de Neuchâtel mais il est indiscutablement beaucoup plus impressionnant. Comment ne pas se sentir ridiculement insignifiant entouré par ces majestueux rocs? La magnificence s’impose. Grandiose. Parfois écrasante. Étouffante. Le canton du Valais c’est la Suisse telle qu’on la dépeint à l’étranger. Des montagnes pointues aux sommets enneigés -les plus hauts pics de Suisse, ceux de plus de 4000 mètres, dont le fameux Cervin, se trouvent tous concentrés en Valais, hormis un qui siège en solitaire aux Grisons- des chalets, des pistes de ski, des télésièges, des vaches belliqueuses, des plats régionaux à base de fromage et de délicieuses viandes séchées, des routes en épingle à cheveux et des habitants chaleureux, fiers de leur pays. Les dépliants touristiques oublient toutefois un détail: l’étroite Vallée du Rhône -celle qui s’étend en Helvétie de Brigue à Martigny, pas celle des gaulois avec Lyon pour capitale fluviale- le seul endroit plat de la région, est non seulement le verger de la Suisse, mais également une énorme zone industrielle pas jolie-jolie avec des cheminées fumantes, des usines gâcheuses de paysages et des poteaux couverts de fils électriques qui rendent difficiles, aux pieds des Alpes, de photographier un sommet sans qu’un câble traverse l’image. Ceci dit, il fallait bien caser l’industrie dans un endroit où les zones plates demeurent une rareté et où, avant une industrialisation relativement récente -vers 1950- l’extrême pauvreté, malgré la rudesse des travaux effectués, était le lot de la plupart des habitants.

Le plus drôle, c’est qu’en cette saison, les montagnes valaisannes les plus basses avec leur roche à vif et la végétation encore en sommeil, nous ont rappelé, à mon neveu Basile et moi, l’Espagne, l’autre pays le plus montagneux d’Europe après la Suisse.