Nos raisons européennes contre Durban 2
Au pouvoir en Libye depuis 39 ans, Kadhafi préside aujourd'hui l’Union africaine.
Il voudrait se faire appeler "roi des rois de l’Afrique". En attendant cette consécration, sa dictature pétrolière présidera la conférence mondialiste sur les droits de l’homme qui doit se tenir à
Genève fin avril, mais qu'on persiste à appeler Durban-2.
Et elle sera épaulée par trois champions de la démocratie : l'Iran, le Pakistan et Cuba.
Le 12 mars à Nouakchott il s'était fait le chantre de ce qu'il appelle "l’universalité de la religion musulmane":
"Le Coran démontre qu’il n’existe pas de divergences entre l’islam et Moïse ainsi que ses proches fidèles, parce qu’ils étaient des musulmans.
S’ils avaient vécu du temps de Mahomet, ils auraient cru en lui, tout comme il n’existe pas de problème avec Jésus et les autres prophètes, étant tous des musulmans et Mahomet le sceau des
prophètes.
Si discorde il y a, elle se situe entre nous et ceux qui ont refusé de suivre Mahomet, qui est un messager des juifs, des chrétiens et de toute l’humanité".
Ce peu rassurant message reprenait aussi à son compte le projet développé en 2008 au Qatar par une conférence réunissant des "scientifiques" et des docteurs de l’islam sur le thème: "La Mecque,
Centre du Monde, Théorie et pratique".
Il s'agit selon lui d'instituer : "un calendrier musulman à l’image des chrétiens, et de remplacer l’heure du méridien de Greenwich par celle de la Mecque, puisque cette ville représente le
vrai centre du monde par la volonté d’Allah comme la science moderne en a enfin fourni la preuve."
À l'entendre, il est du devoir de chaque musulman de propager d'abord sa religion.
Que lui importe donc en Afrique le sort des Noirs, victimes de discrimination raciale, dans son propre pays, et maintenus en esclavage dans la plupart des pays du Sahel.
En Europe, Kadhafi se félicite de la présence de millions de musulmans, et d'autre part : "la dynamique des conversions à l’islam se poursuivra avec l’entrée de la Turquie, de l’Albanie et de la
Bosnie-Herzégovine dans l’Union européenne." Il aurait pu ajouter, à propos de cette pénétration dans les Balkans, dont il se réjouît à l'avance, qu'en Bulgarie, pays membre de l'Union européenne
on commence à citer le cas de villages où règne un régime de conversions forcées à l'islam.
Le cas le plus récent, à Ribnovo, dans la municipalité de Gurmen, fait l'objet depuis le 16 mars d'une procédure d'enquête de l’Agence pour la Sécurité Nationale Bulgare sur ordre du Bureau du
Procureur (1).
Mais sans aller jusqu'à Ribnovo en Bulgarie, nous pourrions mesurer aussi la marche de l'Europe occidentale.
Ainsi la Belgique compte quelques longueurs d'avance sur la France encore officiellement laïque mais qui évolue vers la "laïcité positive".
Au nom de ce principe, qui pourrait se montrer louable, on envisage d'enseigner les religions à l'école. On confiera bien sûr, par principe, dans les écoles d'État, celle des confessions
chrétiennes aux laïcistes les plus acharnés, les plus faussement objectifs et les plus objectivement faux.
En revanche on concédera, par respect, celle de l'islam aux musulmans eux-mêmes, qui vanteront sa tolérance bien connue. Nos voisins d'Outre-Quiévrain le font. Et, plusieurs années avant nous, ils
ont d'abord reconnu en 1974 un "temporel du culte musulman" dans le cadre de la loi belge de 1870.
Puis ils ont institué un Exécutif des musulmans de Belgique.
Cette institution fut érigée en réalité de droit public par un arrêté royal de 1996. Ce n'est que trois années pus tard, en 1999, qu'un certain ministre socialiste de l'Intérieur nommé Chevènement
fit mettre à l'étude un projet de cette nature. Et ceci finira par aboutir en 2003.
Faire et défaire c'est toujours travailler, et sortir des cartons un projet de ses prédécesseurs, on appelle cela une réforme.
L'administration de la place Beauvau a toujours considéré que cette "décision"-là permettrait de contrôler les mosquées de l'Hexagone.
On vantait et on se félicitait à l'avance de la mise en place d'imams loyaux à la république, dévoués à ses idéaux, peut-être même à sa police. On commence déjà à déchanter. Mais nous n'avons
encore rien vu par rapport à la Belgique. Chez nos voisins cet exécutif importe désormais officiellement en Europe le conflit du Proche-Orient.
Certes, en toute honnêteté, cela se produit de toutes manières mais sans la participation des institutions.
Cet "exécutif" est en effet passé successivement sous la coupe d'influences de plus en plus radicales.
D'abord en 1996 un citoyen belge converti à la religion mahométane, M. Daniel Leskens, le présida. Puis à partir de 1999 lui a succédé une équipe d'origine marocaine naturalisée.
Enfin en 2005 des élections controversées, mais confirmées par l'administration ont fait basculer la structure sous la présidence et le contrôle, tout simplement d'un agent turc, de la
"Diyanet".
Cet organisme administre et encadre via 60 000 fonctionnaires publics supposés "laïcs", une étiquette tout à fait théorique désormais, les activités religieuses en Turquie.
Ainsi donc le président de l'Éxécutif des musulmans de Belgique, M. Beyazgül, imam hatip diplômé dans son pays, suit lui-même, comme son administration les évolutions et les directives de ce qu'on
appelle le gouvernement islamiste modéré d'Ankara dirigé par le très ferme M. Erdogan.
Ceux qui croient encore la Belgique déchirée entre Flamands et Wallons devraient ouvrir les yeux en descendant à la gare du Midi à Bruxelles.
Or, selon Khadafi précédant l'Europe, l’Afrique et l’Asie : "s’orientent peu à peu vers l’islam, sonnant ainsi la fin de certaines religions appelées à être remplacées par l’islam, quoi que
disent les polythéistes et les incrédules(2)."
Le comité préparatoire de Durban II est ainsi présidé par l'incontournable déléguée de la Jamahiriya arabe libyenne Mme Najat al-Hajjaji.
Celle-ci dirigeait déjà en 2003 la Commission des droits de l’homme de l'ONU et elle saluait ainsi l’assemblée : "Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux, je vous salue avec les
salutations de l’islam, que la piété de Dieu vous entoure."
À l'époque elle avait su empêcher habilement tout débat sur une résolution réclamant la fin des discriminations contre les homosexuels.
En octobre 2005, l’Unesco adoptait un texte sur la diversité culturelle. La Gauche européenne avait salué cet événement.
Les bons esprits le présentaient comme une défaite l'impérialisme culturel américain. On imaginait alors dans les réseaux de la bien-pensance : "élargir la perspective actuelle des droits de
l’homme à la diversité culturelle afin de contrer l’impérialisme culturel préconisé par les états occidentaux."
Et la France chiraquienne, sous le gouvernement Villepin, avait voté pour… Mais l’Organisation islamique, elle, entend s'en servir pour contourner toute forme d'engagement en faveur des droits de
l'Homme dans les pays musulmans.
La logique de la diversité culturelle permet ainsi - d'imposer le voile, quand ce n'est par la burqah afghane - de maintenir l'apartheid sexiste - et d'instaurer la Charia comme source unique de
droit.
À force de concessions on encourage un Kadhafi à proclamer comme il l'a encore manifesté à Nouakchott que: "L'islam régnera sur la planète, comme Dieu l'a promis."
M. Koïchiri Matsuura, diplomate japonais qui fait office de directeur général de l’UNESCO s'est maintes fois montré complice de telles manoeuvres dialectiques des propagandistes de l'islamisme.
En 2007 l’Organisation de la Conférence islamique a fait monter les enchères. Elle est passant du stade de l'UNESCO à celui de l’ONU.
Elle a fait adopter la résolution 62-154 sur "la lutte contre la diffamation des religions".
Dans le préambule l'Assemblée générale de l'ONU y : "souligne qu'il importe de multiplier les contacts à tous les niveaux afin d'approfondir le dialogue et de renforcer l'entente entre des
cultures, religions, convictions et civilisations différentes, accueillant avec satisfaction à cet égard la Déclaration et le Programme d'action adoptés par le Mouvement des pays non alignés à sa
Réunion ministérielle sur les droits de l'homme et la diversité culturelle, qui s'est tenue à Téhéran les 3 et 4 septembre 2007."
Pourquoi faut-il donc persister à supporter cette langue de bois mondialiste à la sauce hypocrite de l'islamisme ?
Or, à la suite de l'annonce par le gouvernement de Rome que l'Italie ne participerait pas à la conférence on a pu espérer, et il faut souhaiter encore, que les 26 autres pays membres de l'Union
européenne s'aligne sur le plus courageux d'entre eux dans cette affaire et refusent en bloc tout compromis avec l'inacceptable.
Le 16 mars une déclaration de la présidence tchèque allait dans ce sens. Dans ce contexte on ne doit aucunement se féliciter d'un compromis proposé le 17 mars car, pour ne citer qu'un exemple le
projet de résolution vaguement révisé s'inquiète encore que : "les médias dans leurs diverses formes contribuent à l'incitation à la haine raciale ou des communautés religieuses."
On s'est bien garder de relever l'absence de prise en compte - des discriminations en raison de l'orientation sexuelle telles qu'elles existent dans tous les pays musulmans, - de la traite
transsaharienne ou dans l'océan indien, telle qu'elle fonctionnent sous le contrôle d'esclavagistes musulmans, - des discriminations que subissent les femmes, telles qu'elles subsistent dans la
plupart des Etats musulmans, - ni les discriminations de caste etc.
Et le compromis proposé ne protègera aucunement le christianisme persécuté par la plupart des pays islamistes, et privilégiera toujours la "lutte contre l'islamophobie".
JG Malliarakis
Notes cf. le correspondant local de Focus News Agency cf. Le Temps de Genève du 17 mars
http://www.insolent.fr/2009/03/nos-raisons-europeennes-contre-durban-2.html
A vos claviers, amis lecteurs !