« Eteinds l’ordi et va dormir ! »
Selon l’Institut national du sommeil et de la vigilance, les Français dorment de moins en moins. En cause, l’ « électronicisation » des chambres.
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Il manque aux Français un mois et demi de sommeil par an pour répondre à leurs besoins. La durée moyenne des nuits des personnes interrogées est de 6h58 en semaine et de 7h50 le week-end. Le conseil scientifique de l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV) accuse entre autre l’ « électronicisation » des chambres. L’utilisation de réveils lumineux et la proximité de téléphones portables troublent le sommeil. Tout comme la télévision ou la radio qui stimuleraient trop les neurones.
« Ce n’est pas pire qu’avant »
Les fournisseurs d’appareils électroniques sont conscients des risques. « Il ne vaut mieux pas garder le GSM près de soi quand on dort », déclare-t-on chez SFR. En ce qui concerne le Wifi, il est préférable de placer La Livebox hors des chambres à coucher indique Orange de son côté. Quant aux gênes que pourraient malgré tout occasionner les ondes wifi la nuit, l’accueil téléphonique de l’opérateur est pour le moins lapidaire : « Beaucoup de gens utilisent la Livebox, si c’était dangereux, on l’aurait su ». Audrey, 22 ans, sans emploi, laisse souvent son ordinateur et le wifi allumés la nuit, son téléphone portable toujours à portée. Elle concède : « C’est certainement nocif, mais sans eux, je me sentirai exclue ». Nadège, la trentaine, s’endort parfois après avoir regardé un film sur son lecteur DVD portable, installée confortablement dans son lit. « Je ne dors pas plus mal qu’avant », jure la mère au foyer. Eric et Marie-Lise sont les parents d’une famille « wifi ». Eux et leurs enfants Arnaud et Bruno sont de grands utilisateurs des nouvelles technologies et passent au moins trois heures par jour devant la télévision. « Je ne suis pas inquiet, baille le père de famille, on nous dit tellement de choses ». Pour lui, l’heure est loin d’être grave. « Quand je n’arriverai plus à dormir, j’enlèverai les appareils électroniques de la chambre ! », lâche-t-il en rigolant. A SOS médecin, Gilles Stasica est moins insouciant. Le praticien constate une nette augmentation des patients qui le consultent pour cause de fatigue. « On ne peut pas soigner cette nouvelle catégorie de malades avec des médicaments », expliquet- il. « Cela va être dur de changer leurs moeurs ».
De nombreux facteurs
On ne peut pas leur interdire les GSM. » Même s’il reconnaît que la nocivité des instruments électroniques n’est pas encore directement prouvée, Gilles Stasica y voit une relation de cause à effet. Ziad Rida, responsable de l’unité de sommeil au CHD de Bellepierre, confirme les risques tout en les relativisant : « Ce sont des facteurs aggravants mais pas primordiaux », juge le médecin. Selon lui, la modernisation du mode de vie, avec des journées plus longues et parfois plus stressantes sont aussi en cause. De quoi donner des cauchemars : le manque de sommeil favorise l’obésité, le diabète, la dépression…
Baradi SIVA
Etudiant en journalisme à Info-Com