La dégradation de l'environnement a un prix : notre santé, voire notre vie.
Les politiques hygiénistes menées dans les pays occidentaux ont presque éliminé les maladies infectieuses, qui ne sont plus responsables que de 2%
des décès, contre 20% il y a un siècle.
En revanche, les pollutions qui touchent l'ensemble des pays industrialisés sont tenues pour responsables de 6000 à 9000 morts par an, uniquement en France.
L'asthme touche un enfant sur dix ; les cancers, qui constituent avec les maladies cardio-vasculaires 60% des causes de décès, augmentent
chez les enfants de 1% par an, frappent un homme sur deux et une femme sur trois, dont la moitié en décède. Le nombre de nouveaux cas, en France, a augmenté de 63% en 20 ans.
Cette progression n'est pas due uniquement au vieillissement : dans 35 % des cas, elle est due à l'effet des cancérigènes : goudrons, amiante, diverses particules fines induisent des cancers du poumon, même chez des personnes qui n'ont jamais fumé de leur vie ; le benzène et l'oxyde d'éthylène sont responsables de 2% des leucémies ; les aflatoxines (champignons microscopiques des graines) déclenchent des cancers du foie ou des reins.
On observe aussi une augmentation des maladies auto-immunes comme la sclérose en plaques, de l'obésité, des difficultés à procréer (recul accentué de la quantité et
de la qualité des spermatozoïdes), manifestations qui sont parfois dues à des désordres hormonaux causés par des produits appelés perturbateurs endocriniens ; on les trouve dans les détergents,
plastiques, solvants, pesticides, qui constituent des cocktails difficiles à maitriser : l'industrie chimique produit chaque année dans le monde 400 millions de tonnes de
produits chimiques, contre 1 million en 1930. Les contaminations se diffusent à travers tous les milieux (sols, rivières, mers, sang humain, lait maternel...) et sur toute la
planète ; ainsi les Inuits absorbent un taux anormal de mercure avec les poissons et les phoques qu'ils mangent ; ce mercure, issu de nos rejets industriels (évalués à 4 500 tonnes par an), est
un neurotoxique que l'on trouve partout, y compris dans tous nos vaccins. Le plomb que l'on trouve dans l'eau de nos robinets est aussi un neurotoxique.
Ce sont les enfants qui paient le plus cher la facture, puisque ces pollutions tuent chaque année 4 millions d'entre eux dans le monde. En 2004 à Budapest, l'OMS a lancé un appel pour
"protéger les moins de 5 ans (soit 10% de la population mondiale), qui supportent environ 40% des maladies liées à l'environnement notamment parce qu'ils absorbent davantage de substances
nocives et toxiques par rapport à leur poids".
Enfin, les cadres de vie traumatisants ou déficients créent aussi des dégâts : surdités et insomnies dues au bruit, souffrances psychiques, manque d'activité physique qui facilite les crises cardiaques et le diabète.
Pour en savoir plus : Rapport de l'OMS sur les maladies
environnementales
Source : Atlas de l'environnement