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Voyage en dénisphère

Publié le 23 mars 2009 par Didier54 @Partages
L'autre jour, l'ami Claudio proposait une réflexion sur le thème ô combien vital du travail de deuil.
Il a y neuf étapes, comme c'est expliqué ici.
Dernièrement, je suis allé chez des gens. La presque soixante-dizaine. En repartant, après d'âpres hostilités comme dirait Bashung, comprenez un moment certes charmant mais où la nervosité avait pris droit de cité, j'avais cette sensation : tout cela (le travail de deuil) est fort bien, fort juste, fort nécessaire, mais comment on fait quand les gens bloquent et rebloquent et bloquent encore sur l'étape 2 (le déni) ? A s'y vautrer les tempes avec la régularité d'un métronome. Infernal : à dénier le déni, même.
Comment font ces gens lorsqu'ils sont embrouillés dans cette étape 2 ? Puisque ça dure et dure encore ? Notamment, je me demandais ce qu'au juste du coup qu'ils voyaient, vivaient, respiraient dans leur réalité à eux. Autre monde.
Nous visitions un endroit et je me demandais si les uns et les autres, on voyait les mêmes choses à cet instant précis. Je me disais : ce que je vois là, aujourd'hui, tout de suite, ça a quel âge au juste dans la tête de celui qui dénie ce que les choses sont devenues ? Je n'en étais pas sûr. Pas sûr du tout. Rien soit dit en passant ne me disait que j'étais plus dans le vrai que eux. Rien ne me disait non plus le contraire.
Il est des choses qui meurent, ce ne sont que des choses. Il est des gens refusent ces morts, et qui s'en rendent malade. Et cela fait aussi une vie. Les mots deviennent tout riquiquis. Les idées ancéphalogramme plat. Les pensées sont immenses. Et passent, passent, les jours ; défilent les saisons ; corps qui trinquent, se rident. Se fanent ?
En regagnant mon chez moi, le coeur sec à force d'avoir tenté d'apporter ma pierre à un édifice qui a toujours finalement refusé faute de possibles d'être construit, et je ne le savais pas persuadé du contraire que j'étais, bj'éprouvais un intense sentiment de gâchis.
Je me disais que le déni des autres, finalement, on est obligé à un moment donné de s'en défier et de s'en protèger car il nous rouille. Au moins ne pas choper la morgue au nez. Il est des solutions, pouah. On les aime pas. Conscience qui grouille. Non assistance à personne en danger ?

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