JO Nice 2018 : l’addition s’il vous plait !

Alors que Nice, sans grande surprise, a perdu son pari de représenter la France pour les Jeux Olympiques en 2018, beaucoup s’interrogent sur le coût de cette candidature avortée.

Attention, sujet tabou ! Combien a coûté la « pré-candidature » de Nice aux Jeux Olympiques ? Au rayon langue de bois, on a déjà trouvé du « quand on aime on ne compte pas », du « ça nous a rapporté beaucoup en image de marque », et puis le toujours chic « c’est tellement vulgaire de parler d’argent »… Cette question indiscrète, pourtant, tous les opposants à la candidature se la posent, qu’ils soient de droite (les Peyratistes, les Identitaires) ou de gauche (les Communistes, les Verts).

Au Tuyo aussi, on se l’est posée. Pas parce qu’on était opposés aux Jeux à Nice, mais parce qu’on est curieux. C’était il y a 3 mois, et pour seule réponse nous n’avons obtenu qu’un laconique : « les campagnes publicitaires sont inclues dans les budgets communication de la ville, de la communauté urbaine et du conseil général ». Ces derniers mois, donc, une bonne partie de l’enveloppe destinée à la com a été utilisée pour faire la promo des JO. Par chance, ces budgets étaient bien garnis. Rien qu’à la ville de Nice, il a augmenté de 80% cette année, pour atteindre les 3 millions d’euros. Il fallait bien ça pour s’offrir une énorme campagne dans la presse locale et nationale, dans le hall de l’aéroport d’Orly et jusque dans le métro parisien…

Affiches, stickers, pubs et même blousons

A cela s’ajoute l’affichage « gratuit » : les autocollants sur le parc automobile des collectivités, sur les lunettes arrières des taxis et sur le « verso » des panneaux publicitaires Decaux. Bonne nouvelle : le contrat passé avec l’afficheur aura permis d’inonder gratuitement les rues de Nice de petites ou grandes affiches vantant les mérites de la candidature de Nice… et de son maire lorsqu’il s’est agit de remercier les niçois pour leur soutient. Encore faut-il payer l’impression des affiches et des stickers.

Il y a aussi eu la mobilisation du Comité de pilotage, une équipe d’une dizaine de personnes avec à sa tête Gaston Franco et son salaire de 7 200 euros qui ont déjà fait couler beaucoup d’encre. On n’y reviendra donc pas. La mairie s’en est déjà expliquée : c’est le salaire normal d’un « conseiller spécial » dans une grande ville. A cela s’ajoutent encore les frais de réceptions (heureusement que la cérémonie des vœux a été annulée), la création de tee-shirts et de blousons aux couleurs de Nice 2018 (tous les élus ont reçu le leur, même ceux qui ont voté contre), les voyages officiels ou encore les survols en hélicoptère pour que les médias fassent des images aériennes de la grande chaîne humaine… qui ne fut finalement pas si grande que cela.

Autour de 1,2 million d’euros ?

Difficile de chiffrer ce que représente le total. Les Verts semblent pourtant bien décidés à tirer ça au clair. Ils ont déjà obtenu un semblant de réponse au début du mois dernier : 286 000 euros pour la phase de « pré-requérance » leur a écrit le maire. Selon eux, l’enveloppe aurait beaucoup grimpé depuis. Pour les conseillers municipaux Verts Rémi Gaechter et Mari-Luz Hernandez-Nicaise, le total atteindrait même le million d’euros. A écouter les Communistes, ce serait encore beaucoup plus : 3 à 5 millions d’euros selon leur responsable azuréen et conseiller municipal de Nice, Robert Injey. Mercredi soir, Christian Estrosi a glissé un indice : l’addition devrait s’établir « dans les mêmes eaux que Grenoble et Annecy ». Soit autour de 1,2 million d’euros. Et dire que ce n’était peut être qu’un échauffement avant de briguer les Jeux d’été 2020…