Le Premier Ministre est renforcé par le retour de l'Etat comme valeur refuge des temps difficiles.
Le retour de l'Etat c'est d'abord le besoin d'une valeur refuge.
Pour la première fois à ce point, personne n'est sûr que demain sera meilleur qu'aujourd'hui. Mais encore bien davantage, l'avenir devient source d'anxiété car il ne contient aucune prévisibilité rassurante.
Chômage, garanties sociales menacées, sécurité financière plus précaire…tous ces termes sont le miroir de détresses et d'impasses.
De détresses et d'impasses car les issues positives semblent systématiquement absentes.
C'est d'ailleurs une caractéristique inhabituelle que de chercher ainsi des solutions sans les trouver qu'elles viennent de l'économiste, du législateur, des intellectuels….
Apparemment tout le monde sait bien quelles questions il convient de poser mais à chaque fois les réponses divergent.
Bien plus, les réponses semblent sans prise sur la réalité.
Chaque question en amène une nouvelle.
Chaque nouvelle question donne l'impression d'ouvrir un chantier gigantesque impossible à traiter. On a parfois envie de dire " arrêtez cette société, j'ai envie de débarquer. Comment a-t-il été possible d'en arriver là ? "
Dans ce contexte très particulier, l'Etat semble être l'ultime filet de sécurité.
Pour jouer ce rôle de valeur refuge, il faut incarner la solidité, le sérieux, la rigueur : autant de qualités qui collent au tempérament de François Fillon ; d'où le contenu de la dernière intervention télévisée du Premier Ministre qui a répondu à une attente de l'opinion.
Le retour de l'Etat, c'est aussi le retour d'un certain profil de responsables publics...