vitesse et création en marionnettes géantes...

Publié le 22 mars 2009 par Moi1001

Les yeux ne savent plus où donner de la tête. Les Mille et une Vies avancent chaque jour un peu plus vers leur (sombre) épanouissement. Je n'ai malheureusement pas réussi à réduire la vitesse que l'établissement prend. Ici et là, j'ai l'impression que cela s'emballe dans mon bocal. Essayant néanmoins de prendre quelque distance, je me rend compte que je ne suis peut-être pas outillé pour cela (que mes freins n'aient pas été livrés à la naissance ou alors, acheté à moindre à moindre coût par mes géniteurs, qu'ils n'aient jamais osé m'avouer toutes les options manquant à ma réalisation)... Malgré tout, jour après jour, nous avançons vers une longue période de résidence de création. Une histoire est en train de se construire autour de la nouvelle création "Le dernier spectacle des Grizbatoruc..." et c'est une belle histoire ! Une histoire que nous construisons avec Artois Comm.. Une belle agglomération, un territoire qui devient le nôtre... Mais entre préparations administratives et de terrains, développement d'équipe, actions artistiques et sensibilisation diverses, j'ai le sentiment de ne plus avoir une minute creuse. Pourtant un troisième larron, Camille a rejoint l'équipe en mars. Pourtant, on devrait recevoir le renfort d'une quatrième personne en avril ! Pourtant l'équipe de création, devrait pour la première fois intégrer des artistes complémentaires.. Mais pour l'heure, le temps reste trop court et chaque fois que je choisis de réaliser une tâche urgente, c'est en abandonnant deux ou trois autres tâches urgentes.

Alors, certains jours la peur et l'angoisse me saisissent. Et si je n'y arrivais pas ? Et si je ne pouvais pas ? Et quand les questions m'assaillent, pourquoi vouloir développer ce qui fonctionnait si bien à petite échelle ? Pourquoi vouloir développer une équipe et prendre le risque de mettre en péril ce que nous avions, en petit comité, réussi à faire exister ? A ces questions je n'ai pas le premier élément de réponse ! Face à ces questions je reste sans voix !

C'est ainsi que nous avançons... Vite...Inquiets, heureux, pleins de doutes.. C'est ainsi que Les Mille et une Vies s'accomplissent !

Pour ne pas simplifier la tâche, le quartier dans lequel sont situé nos bureaux et petit atelier de construction (Lille-Sud, Arbrisseau) s'embrase. Tous les jours, incivilité et violences, hargnes et misères... Tous les jours, voitures brûlées et réactions sombres... A voir cela tous les jours, je l'ai déjà écrit, je ne peux que me demander : serait-ce déjà trop tard ? Les enfants voient des choses que jamais ils n'auraient du voir. Je l'ai déjà écrit, je l'écis encore, serait-ce trop tard ? Il est trop tard ! Les enfants deviennent les acteurs de ce noir quotidien et je n'arrive pas à me convaincre que tout pourra aller mieux demain ! A cet endroit, dans ce quartier, il aurait fallu une volonté politique. Ici, il aurait fallu, plus qu'ailleurs, une présence forte de la république. Education et moyens déployés pour enrayer la spirale de la misère et de la haine ! Oui, ici il aurait fallu un pouvoir conscient et aux yeux ouverts. Pas seulement un pouvoir à la recherche d'un mandat électif. Ici, c'est un de ces quartiers, dans lesquels les uniformes (pompiers, policiers...) se font "caillasser" quand ils interviennent ! Tous les représentants de la république ! Oui ici, les pouvoirs publics semblent avoir abandonné la partie. Certes, je pourrais déplacer mon regard, mon activité (accueillant de nouveaux salariés qui subissent de plein fouet ces difficultés du quotidien, je m'en vois presque obligé, si je veux leur assurer un cadre de travail décent) mais pour autant, ces violences et incivilités, ces voitures brûlées et cette sombre époque ne disparaîtront pas. Je ne les verrais plus mais elles seront la, dans ce quartier là et dans bien d'autres, mûrissant tranquillement (ce n'est qu'un mot) jusqu'à l'explosion. Ne plus voir, fermer les yeux. Ne plus entendre, ne pas écouter, ne plus entendre, ne pas écouter, ne plus, ne pas, non ! Trêve de mots creux, tout s'emballe et le temps qui fait défaut n'est pas pour me rassurer. Regardant autour de moi, les questions ne cessent de m'envahir et, perdant le nord je ne cesse d'interroger les maigres croyances... Elles réduisent, réduisent à vue d'oeil. Non que je devienne cynique mais bien plutôt que le temps de la rage s'est transformé...

Pour finir je voulais revenir sur Cassandre ! Cette belle revue a sortie un très beau numéro 76. L'avez vous lu, l'avez-vous vu ? Vous le savez peut-être, Cassandre a besoin de lecteurs ; les lecteurs, pour une revue comme Cassandre c'est l'assurance d'un avenir alors, Cassandre ne doit pas manquer de lecteurs. Alors vous,  lecteurs de l'endroit, si vous n'êtes pas encore abonnés, faites le !

Et puis, si vous hésitez, allez visiter Micro Cassandre, blog-revue mis en ligne fin janvier...cliquez ici

Vous n'êtes toujours pas abonnés ? Pas encore abonné ? Cassandre sort un numérto 77 (le temps des alliances) dont les colonnes sont ouvertes à Gori et l'Appel des Appels... Vous n'êtes toujours pas abonnés ? Toujours pas abonné ? Mais que faites vous là ? Pour vous punir, si je le pouvais, je vous empêcherai de lire ces lignes mais je ne le peux pas, non je ne le peux pas encore... Peut-être un jour le pourrais-je et ce jour la...


Fabrice Levy-Hadida - Cie Les Mille et une Vies - Théâtre de Marionnettes Itinérant