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L’absent

Publié le 22 mars 2009 par Lozsoc

Il y a bientôt un an, tu as choisi, de ta propre et libre volonté, de mettre un terme définitif à ton existence.

Tu as emporté avec toi ton lourd secret et il semble que tu m’en as fait le dépositaire sans toutefois m’en révéler la teneur exacte.

Un an a passé et, vois-tu, je ne t’ai pas oublié.

En ce début de printemps, à l’heure où reverdit la campagne, où tout bourgeonne, où la nature redevient ce théâtre aux mille formes de vie, je pense à toi qui as choisi le sommeil éternel.

Il paraît que le premier devoir de l’homme est de veiller à sa propre conservation.

Or, en suivant je ne sais quel mystérieux chemin, tu as pris au contraire une option radicalement différente, celle qui témoigne de l’irréductible liberté de l’homme, de l’être conscient de sa finitude, traversé par quantité de sentiments contradictoires.

Tu m’avais écrit : « J’espère que tu ne m’en veux pas trop. »

Cette espérance mêlée de crainte n’était pas sans objet. Oui, je t’en ai voulu. Beaucoup même, mais pas au point que l’histoire s’achève ainsi.

Si j’avais pu anticiper ton choix, crois bien que j’eusse essayé de trouver ces mots qui réconfortent, soulagent, et pansent les plaies du cœur et de l’âme.

Y serais-je seulement parvenu ?


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