Bonne nouvelle : Gad Elmaleh a fait savoir qu'après Chouchou et Coco il ne souhaitait pas continuer à transformer ses sketches en longs-métrages. C'est tant mieux, car son passage à la réalisation est une vraie calamité. Drôle pendant environ trois minutes, Coco s'embourbe ensuite dans une succession de faux bons mots, de gags répétitifs et d'occasions manquées. Très vite, on s'identifie au personnage du fils, qui semble totalement abattu, exténué par les exaspérantes facéties de son père.
Coco donne une nouvelle fois la mesure du fossé qui sépare les humoristes français de leurs homologues américains. Car Coco ressemble à un héros de Will Ferrell, tant par son mauvais goût prononcé que par l'antipathie qu'il suscite. Seulement, chez Ferrell, la surenchère est imaginative, et le personnage tellement idiot et grotesque qu'il en devient attachant. Ici, on a juste envie de gifler le héros, insupporté par sa voix pourrie et ses réparties formatées. Ce qui pouvait fonctionner sur un sketch de dix minutes semble complètement aberrant sur grand écran. Rien ne vient entraver la marche de Coco : ni une tentative d'intrigue susceptible de casser la routine, ni les personnages secondaires.
Car Coco est désespérément seul en scène, Elmaleh tirant toute la couverture à lui. Les quelques personnages qui gravitent autour de lui sont fantomatiques, et c'est bien dommage. Daniel Cohen ou Manu Payet auraient pu apporter tellement plus, tout comme la fabuleuse Pascale Arbillot, dont on ignorait qu'elle était aussi belle. Autant Chouchou donnait la part belle à Alain Chabat et Roschdy Zem, autant celui-ci semble tout entier tourné vers son réalisateur-scénariste-acteur, qui semble aussi mégalomane que son personnage. Et l'on se dit que l'équilibre trouvé par Dany Boon avec Bienvenue chez les ch'tis n'est pas donné à tout le monde.
2/10