Plus d’un Québécois sur cinq - 22,7 % - vit dans un état de détresse psychologique élevé. C’est presque deux fois plus que ce qu’on observe dans d’autres provinces canadiennes.
C’est ce qui ressort d’une analyse de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), effectuée à partir des données obtenues en 2005 auprès de 26 000 Québécois de 15 ans et plus, dans le cadre de l’Enquête sur la santé des collectivités canadiennes1.
Dans les autres provinces évaluées dans l’analyse, le pourcentage de détresse psychologique est nettement moins élevé que celui observé au Québec :12,3 % en Saskatchewan, 12,4 % à l’Île-du-Prince-Édouard, 14,5 % en Alberta et 14,9 % en Colombie-Britannique.
Selon les auteurs, cette différence s’expliquerait, du moins en partie, par le travail. « Les Québécois sont, en proportion, les Canadiens vivant le plus un état de stress quotidien et de stress au travail élevé », écrivent-ils, sans préciser les chiffres.
Au plan régional, les proportions sont sensiblement les mêmes, à l’exception de Montréal, où 27 % de la population vit un état de détresse psychologique élevée, comparativement à 22 % pour le Québec sans la Métropole.
Les femmes et les jeunes plus touchés
Par ailleurs, les Québécois les plus touchés par un état de détresse psychologique élevée sont les femmes, les jeunes de 15 ans à 24 ans, ainsi que ceux qui ont un faible revenu.
Ainsi, les femmes (26 %) sont plus nombreuses que les hommes (19,5 %) à souffrir de détresse psychologique élevée, quel que soit leur groupe d’âge.
Mais l’écart entre les sexes ressort de façon plus marquée chez les 15 ans à 24 ans, parmi lesquels la détresse psychologique touche 26,5 % des hommes et 40,4 % des femmes.
Proportion de Québécois vivant dans un état de détresse psychologique élevée, selon l'âge et le sexe (2005)1
Lorsqu’on tient compte du revenu du ménage, 30,5 % des personnes vivant avec un faible revenu sont atteintes de détresse psychologique à un degré élevé, comparativement à 17,5 % parmi ceux ayant un revenu supérieur.
L’état matrimonial est également un facteur de risque, d’après l’analyse de l’ISQ. La détresse psychologique touche 17,6 % des gens mariés et 22,4 % de ceux vivant en union libre. Cette proportion est de 26,6 % chez les personnes divorcées et de 31 % chez les célibataires n’ayant jamais été mariés.
Enfin, les Québécois en état de détresse psychologique sont plus nombreux chez ceux qui s’estiment en mauvaise santé (43 %), comparativement à ceux qui ont une bonne (26 %), très bonne (20 %) ou excellente (14 %) perception de leur santé.
Bonne journée,
Marie-Claude
Martin LaSalle – PasseportSanté.net