Intéressante soirée autour des vins italiens

Publié le 22 mars 2009 par Eric Bernardin

Cette soirée organisée par le QSCB fut vraiment instructive à défaut d'être grande. En effet, nos papilles ne sont guère habitués aux arômes et à la structure de ces vins. Souvent fort en degrés, avec des acidités soutenues, certainement nécessaires, il est peu de dire qu'ils ont déconcerté. Ceci dit, il y a quelques coups de coeur dans le lot qui valent vraiment le détour...

Chianti classico "riserva ducale oro" 2003, Ruffino (85% Sangiovese, 15% Colorino, Cabernet Sauvignon, Merlot) : robe grenat tuilé, déjà évoluée pour un 2003. Nez sur le noyau, la confiture de fraise bien cuite et le cuir chauffé au soleil. Bouche avenante, souple, généreuse, équilibrée par une fine acidité. Finale dominée par l'alcool.

D'une façon générale, je pense que les vins ont été servis un peu trop chaud - aux environs de 20°, je pense - ce qui donne des finales quasiment toujours alcooleuses.
Rosso Toscano " le Cupole" 2005, Tenuta di Trinoro (47% Cabernet Franc. 32% Merlot, 12% Cabernet Sauvignon,  3% Petit Verdot, 4% Cesanese, 2% Uva di Troia) : nez plus frais, avec des notes florales, le bonbon et une pointe de volatile. Bouche ronde, ample, fruitée, assez puissante, avec un léger perlant qui lui donne un côté acidulé. Finale marquée par l'acidité. Etonnant, on va dire...

Chianti classico 2006, Tenuta la Novella (90% sangiovese, 10% colorino) : nez finement épicé, bouche gourmande, souple, soyeuse, pulpeuse... La finale plutôt dure et alcooleuse gâche un peu le plaisir. Mais bon, bu frais dans un repas, ça doit passer tout seul!

Bolgheri "le Serre nuove" 2004 dell' Ornellaia
 (2nd vin du domaine ; 35% Cabernet Sauvignon; 50% Merlot; 9% Cabernet Franc; 6% Petit Verdot) : robe sombre. Nez sur le cassis, les épices, le poivron, la résine. Bouche sphérique, douce, d'un très bel équilibre avec un côté croquant. Finale assez puissante marquée par une légère sucrosité et une pointe d'amertume. Un beau vin tout de même.

Toscana 2002, Solaia (Cabernet Sauvignon 90 % - Cabemet Franc 10 %) : une année pluvieuse a retardé la maturité du Sangiovese qui ne fait pas partie de l'assemblage dans ce millésime. La robe est sombre avec déjà des reflets d'évolution. Le nez est une petite splendeur difficilement descriptible tellement les arômes qui le composent sont intimement entremêlés et forment un tout harmonieux. Disons que nous sommes sur des notes de cassis, chocolat, cèdre... La bouche est d'une grande ampleur, aux tannins très doux ce qui n'exclue pas de la vigueur. Ca se gâte en fin de bouche : le vin semble destructuré, avec une dissociation de l'alcool et des tannins. C'est dur, chaud, pas très bon pour tout dire. Quel dommage, car cela démarrait remarquablement. Peut-être n'eut-il pas fallu le carafer?

Langhe "Quartetto" 2003, poderi Aldo Conterno (Freisa 80%, Cabernet Sauvignon 10%, Merlot 10%): robe évoluée, nez "cuit" avec des flagrances d'herbes, d'épices. Bouche douce, langoureuse, épicée. Finale un peu trop chaleureuse.

Barbera d'Alba 2006, Conterno Giacomo : nez assez discret sur les fruits noirs frais, les épices. Bouche douce, fraîche, avec un fruité pulpeux d'une gourmandise rare. Les tannins sont veloutés, parfaitement fondus. Et la finale est savoureuse, fraîche, jouissive oserais-je dire! Un pur vin de plaisir dont je me ressers à plusieurs reprises...

Barolo " le Vigne" 2000, Luciano Sandrone (100% Nebbiolo) : nez évolué sur les fruits compotés évoquant un châteaunuf à base de grenache. Bouche ample, douce, aérienne, comme en suspension. Une finale un peu dure vous ramène sur terre. Mais c'est bien bon tout de même.

Nebbiolo d'Alba "Val Maggiore" 2005, Luciano Sandrone (100% Nebbiolo) : robe rubis. Nez vif mêlant les notes de fruits, d'épices et de caramel. Bouche pleine, mûre, avec une grande fraîcheur. Belle matière et grand équilibre. Et une belle finale fraîche et épicée. Très bien!

Valpolicella 2001, dal Forno Romano (70% Corvina, 20 % Rondinella,  5% croatina, 5% oselata) : robe sombre, opaque. Nez sur les fruits bien mûrs, la résine. Bouche ample, généreuse, d'une vigueur incroyable. C'est un véritable tsunami en bouche : c'est d'une longueur et d'une tension à n'en pas finir. Sans parler d'une matière d'une densité presque déconcertante. Un monstre, quoi ! Je comprends que les avis soient très partagés sur ce vin qui est de toute façon beaucoup trop jeune. Mais personnellement, j'aime déjà beaucoup en l'état cette petite grosse bombe.  Et je goûterais avec beaucoup de plaisir le reste de sa production (Amarone, entre autres)...

C'est sur ce vin que la dégustation se finit, et ça me paraît très bien ainsi, car je ne voudrais pas être le vin suivant ;o) Merci à Julien pour cette sélection étonnante!

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