Le dimanche fut une rude journée, puisque c'est ce jour que le match Angleterre-France de rugby sur France 2 engloutit nos derniers espoirs insensés de victoire dans le Tournoi des VI Nations. Il n'y eut pas de match car les Français inexistants firent se retourner dans sa tombe le pauvre Roger « Allez les petits ! » Couderc ; ce dimanche les petits étaient minuscules et quand le 8 février j'avais écrit ici même que le XV bleu nous ferait souffrir dans les prochaines semaines, je n'imaginais pas encore que ma peine serait si grande. Nous étions au-delà du cauchemar alors pour rester dans le ton, le soir je branchais NRJ12 pour suivre un ou deux épisodes de X-Files. Le paranormal me sembla plus crédible que l'extravagante défaite de l'après-midi. Lundi j'ai visionné l'hommage à Bashung enregistré la veille sur France 2, une émission sobre et sans pathos ou éloges à n'en plus finir, mais des clips, des extraits de passages à Taratata avec une superbe reprise du River Deep Mountain High de Ike & Tina Turner, et le concert du Bataclan enregistré en 2003. Ni trop, ni trop peu, parfait. Mardi sur France 2 Le bonheur dans le crime adapté de Barbey d'Aurevilly. J'avais beaucoup aimé le premier numéro de ces Contes et nouvelles du XIX siècle programmé la semaine passée, cette fois encore ce fût très bien avec des acteurs parfaits, Didier Bourdon et surtout Marie Kremer perverse idéale. Mercredi sur TF1 le Dr House m'a semblé en petite forme, un coup de fatigue certainement passager ?
Je saute directement au vendredi pour ne pas louper Isabelle Adjani, actrice assez rare pour qu'on fasse un effort, sur ARTE dans La journée de la jupe. La chaîne programme le film avant sa sortie en salle mercredi prochain. Adjani joue une prof de français qui pète un câble et prends une classe en otage. Excellent film où sont abordés à petites touches mais très clairement, la violence, les viols et le sexisme, la cohabitation multiraciale ratée, les religions, le fameux « respect », etc. tous ces sujets de conflits dans nos collèges et lycées. Bien mais sombre, comment peut-on espérer étudier dans de telles conditions, pour ceux qui en auraient envie ? Comme tout le monde je suis allé au lycée mais quand je regarde un tel film, j'ai l'impression de voir un documentaire sur une civilisation sous-développée qui m'est complètement inconnue, pourtant ça se passe au bout de ma rue ! Si les jeunes ont la rage, moi ça me fout les boules de voir où nous en sommes arrivés. Le point de non retour ? Les personnels enseignants sont des héros.
Le lendemain après-midi je me devais d'assister au dernier match des rugbymen français contre l'Italie. Dimanche dernier les Bleus trop mauvais avaient rendu le match insipide, aujourd'hui trop forts ils l'ont rendu bien chiant ! Le tournoi des VI Nations est terminé, nous en sortons avec autant d'interrogations que lorsque nous y sommes entrés, que vaut notre XV ? Pas grand-chose à l'heure actuelle, à mon avis. Bien entendu la finale allait clore la journée en beauté, les Verts contre les Rouges, Irlandais contre Gallois. Si les premiers l'emportaient ils réalisaient le Grand Chelem, si c'étaient les seconds, ils pouvaient (« sur le papier » comme on dit, en fonction du nombre de points marqués) remporter le Tournoi. Le match fût âpre et disputé comme on l'espérait, les Rouges disputèrent jusqu'à la dernière seconde la suprématie Irlandaise, mais les Verts étaient dans le fruit et la récompense suprême couronna une attente de près de soixante ans, l'Irlande remporta son Grand Chelem. Epuisé et gavé de télé, j'éteignis le poste au bord de la surchauffe.