L'aide providentielle d'une gynécologue

Je ne m'étais pas trompé. En sortant du bureau gapençais du Dr D. la semaine dernière, je me disais bien que son refus de tenter l'AVA2C lui était d'avantage dicté par les directives de l'hôpital où elle exerce que pas sa conscience professionnelle. « Si ça ne tenait qu'à moi... », nous avait-elle dit. Les efforts qu'elle déploie pour nous aider dans notre démarche semblent bien confirmer l'impression que j'avais eu en la quittant : elle nous a "à la bonne".

Le lendemain de notre entrevue avec elle, nous contactons comme elle nous l'a suggéré son ancien chef d'internat, chef de service à Grenoble. Enfin, c'est sa secrétaire que nous contactons. Gabrielle lui explique que c'est une des anciennes internes du Pr S. qui nous adresse à lui, mais pas moyen de décrocher un rendez-vous avant le 4 mai. « Il ne reçoit que le lundi, vous comprenez... » En entendant cette date, je fais de grands signes à ma douce pour lui signifier que c'est bien trop tard. Toujours en ligne, elle ne semble pas comprendre ce que je dis. « On n'a pourtant aucun autre rendez-vous ce jour-là », me dira-t-elle par la suite avant de réaliser que c'est à... dix jours du terme.

Rendez-vous pris, téléphone raccroché, elle appelle aussitôt l'hôpital de Gap pour tenter de faire intervenir le Dr D. La secrétaire prend le message et promet qu'elle nous rappellera. Nous sommes vendredi, il est 13h45, et nous coupons nos portables avant d'entrer dans le cabinet d'A. pour participer à une nouvelle séance de préparation à l'accouchement. Deux heures et demi plus tard, nous rallumons nos téléphones... toujours pas de message. Le week-end s'écoule sans plus de nouvelles et lundi, le téléphone sonne enfin. C'est le Dr D. qui a bien eu notre message et qui a fait bien mieux que d'envoyer un mail à son ancien chef. Elle a carrément pris rendez-vous pour nous. « Vous devez y être lundi 23 mars à 9h45, il faut absolument que vous vous libériez. » Rapide calcul mental : le 23, nous avons aussi rendez-vous à l'hôpital de Pertuis, dans la direction opposée à celle de Grenoble à partir de chez nous, mais en milieu d'après-midi. En ne perdant pas de temps, ça devrait être jouable.

Toujours aussi amène, la gentille obstétricienne nous informe qu'elle va envoyer un message au Pr S. pour lui présenter notre situation et, cerise sur la gâteau, qu'elle nous prépare une copie du dossier de Gabrielle, celui de la naissance des jumeaux qui s'est justement déroulée à Gap, pour que nous puissions le montrer à son estimé confrère. Elle nous dit qu'il sera prêt dans la semaine et mis à notre disposition au secrétariat de la maternité. Le lendemain matin, nouveau coup de fil : la secrétaire nous informe que le dossier est déjà prêt. Quelle efficacité !

La semaine prochaine sera donc chargée. Lundi matin, nous quittons notre foyer à 7h30, direction Grenoble. Après notre rendez-vous de 9h45 au CHU, nous repartons dans l'autre sens pour être à l'hôpital de Pertuis à 16h. Avec un peu de chance, nous devrions même avoir le temps de manger. Enfin, nous passerons deux nuits à Marseille, chez le frère de Gabrielle, pour nous éviter un nouvel aller-retour et honorer notre rendez-vous avec l'obstétricien de la clinique de Vitrolles, le mercredi suivant. Trois rendez-vous en trois jours. Trois nouvelles opportunités. Trois chances de voir notre rêve se réaliser.