L’association Médecins du Monde accuse les pouvoirs publics de vouloir “cacher la misère des Roms”, en multipliant les évacuations de bidonvilles à une semaine du Mondial de rugby.
“A la veille de la Coupe du monde de rugby, les pouvoirs publics semblent vouloir cacher la misère des Roms en procédant à des évacuations systématiques de terrains Roms”, constate MDM dans un communiqué diffusé lundi.
“Le ‘calme’ des dernières évacuations n’est qu’une apparence: les visites répétées, les menaces réitérées d’expulsion et de destruction des biens s’ils n’obtempèrent pas, les contraignent à évacuer d’eux-mêmes leurs terrains les jours précédant l’intervention des forces de l’ordre”, assure l’organisation.
“Ce fut le cas à Saint-Denis le 28 août, où 400 personnes ont dû partir à la recherche d’autres terrains. Ce fut également le cas à Vénissieux après l’évacuation du 29 août: 80 personnes avaient dû quitter quelques jours plus tôt leur terrain pour en rejoindre un autre dans l’agglomération lyonnaise”, poursuit le communiqué.
“Les évacuations systématiques cassent le travail des équipes mobiles de Médecins du Monde (protection maternelle et infantile, lutte anti-tuberculeuse, consultations médicales, accès aux droits) et de nos partenaires médico-sociaux. Les ruptures de soins ou de traitements prolongés aggravent leur état de santé et remettent en cause la continuité des soins”, déplore MDM.
Malgré la résolution du Parlement européen sur la situation des Roms (du 28 avril 2005) demandant une meilleure intégration des Roms dans l’UE, “les pouvoirs publics continuent d’ignorer la misère et les discriminations dont les Roms sont les victimes. Rien n’a donc changé pour les Roms roumains citoyens de l’Union Européenne depuis janvier 2007?”, s’interroge l’ONG.
Médecins du Monde demande “qu’une véritable politique d’aide aux Roms soit mise en place, en conformité avec la résolution du Parlement européen”, ainsi que “des bilans sanitaires systématiques, le respect de la continuité des soins, le maintien de la scolarisation mais aussi que des solutions de relogement soient proposées avant toute évacuation”. (AP)