Amazon : un Kindle trop cher, et une politique tarifaire abusive

Moins cher ! Oui, moins cher, et cela ne date pas d'hier. L'arrivée du Kindle 2 ne change pas l'avis des consommateurs, qui trouvent le produit trop cher, et qui le considéraient déjà comme tel en juillet 2008. Alors que l'on parlait encore du Kindle 1, un sondage avait montré que 70 % des personnes interrogées n'en achèteraient pas, même s'il était moins cher.
Quelques mois plus tard, et beaucoup de communication après, qu'en est-il ? La même, mais en couleur. Enfin, non, d'ailleurs, toujours pas de couleur. Si les lacunes de l'objet sont toujours évidentes, on se demande comment Amazon tient encore le paradoxe de proposer des livres papier ou électronique à prix cassé, mais un lecteur si onéreux. Et encore, sur le prix des ebooks, on peut pleurer.
C'est ce qu'un journaliste du Times a d'ailleurs fait en achetant la version des Bienveillantes, pourtant fortement critiquée. Tarif ? 16,19 $ en version ebook. Contre... 19,79 $ en version pbook - alors qu'il est vendu 29,99 $ normalement... L'économie peut en effet semble dérisoire. Et elle l'est.
Reste que les clients commencent à trouver qu'Amazon hausse légèrement ses prix depuis quelque temps, alors que les ouvrages se trouvaient en moyenne dans leur version numérique autour de 10 $. Une raison ? Les prix fluctuent, certes, mais ce tarif pratiqué sur les Bienveillantes reflète assez l'optique commerciale dans laquelle le livre a été acheté. Et bien sûr, lire les 992 pages de ce livre sur un iPhone, ce n'est pas des plus confortable.
Mais en pratiquant un rabais sur le livre papier de 10 $, contre 3,80 entre la version p et e, voilà qui fait rager. L'écosystème fermé du Kindle, en plus d'être complètement verrouillé, n'en reste pas moins cher. Trop cher. Mais plus encore, la politique tarifaire du cybermarchand reste toujours aussi impénétrable : massacrer les prix pour les pbooks et progressivement tuer les libraires ne dérange pas, mais pas question de rogner sur sa marge...