Ils sont 14 gugusses cagoulés camouflés se cachant derrière les pots de fleurs suisses romands et alémaniques pour épier si Madame Dupont ne fourrre pas ses aubergines avec des grenades et si Monsieur Durand va bien au culte et pas à la mosquée ou au club de jass.
Ce sont nos misTigris, des sortes de chippendales et non-êtres puisque leur existence est tenue secrète et doit le rester.
Ils sont aussi appelés en temps de crise pour pallier les défections des bibliothécaires malades, histoire de tenir les fiches à jour. Ils sont placés sous le formidable contrôle des commissions de gestion des Chambres fédérales, sauf que ces dernières ne le savaient pas ou plutôt avaient omis de se rendre compte de leur existence dans leur permanent sommeil parlementaire. Les contrôler leur était donc quelque peu délicat.
Visiblement à Berne on ne sortira jamais des vieilles lunes : si on n’a pas une P6/P27 dont un Jacques-Simon Eggly le libéral pure sucre et gants jaunes faisait partie “pour le bien de l’humanité”, (il la contrôlait .. de l’intérieur a-t-il raconté en son temps) on se retrouve malgré soi avec des morceaux de police secrète et des formidables espions du style Covassi.
Pour ne pas découvrir ce qui se passe, pour glander sur les parkings à l’affût de rien et nulle part, pour jouer aux indiens et aux cowboys, pour coûter des millions par an et pour faire plaisir à quelques petits chefs sans envergure mais jamais contrôlés.
Foutaise fédérale une nouvelle fois !
© iconographie Hergé