A toi qui ne le sait pas encore,
Tu manques et non de peu.
Ton absence m'obsède,
Comme le plus cher de mes voeux.
A toi qui sait peut-être,
Tu ne me liras sans doute jamais.
En secret, je t'écris,
N'osé-je te dire une nouvelle fois
Mes plus intimes pensées.
A toi qui saura,
- Je les aime réciproques -
Un élan de sentiments
Balayera d'un trait
Les mauvais souvenirs comme les ancients amants
Qui s'accrochent trop souvent
A l'odeur du passé.
Je te le souhaite, jeune fille,
Je te le souhaite de tout mon coeur, de toute mon âme;
Que mes larmes m'étouffent
Si tu ne saches point un jour
Le plaisir et l'amour dont tu es responsable.
A moi qui sait, enfin,
La chance me sourira peut-être,
Au moins je nous la souhaite,
Au détour de ta route,
A côté de la mienne,
Mais il est encore bien tôt
Pour espérer autant
Et qu'importe la fatalité,
Qu'importe le destin,
Je braverai l'Olympe,
Ne serait-ce qu'un instant,
Pour revivre par ta grâce,
Les moments échappés [qui ont eu leurs honneurs].
En attendant,
Je suis seul;
Le seul de nous deux à connaître,
Ce dur supplice,
Une tristesse joyeuse,
Que j'éspère passagère.
- Romain -