La victime dit avoir glissé sur une frite qui traînait sur le sol du restaurant. Crédits photo : AFP
La cliente d'un restaurant Quick de Reims, sérieusement blessée, évoque un «manquement au devoir de sécurité». Son avocat espère jusqu'à 100.000 euros de dommages et intérêts.
Samedi 22 décembre 2007. Il est environ 19h15 lorsque Nicole Borgnon entre dans un restaurant Quick de Reims. Selon son récit, le talon de son pied gauche se serait alors bloqué dans le tapis situé à l'entrée du fast-food et son pied droit aurait glissé sur une frite qui traînait sur le sol. Nicole chute très lourdement au sol.
Mésaventure banale certes mais aux conséquences aussi multiples qu'inattendues. La cliente qui souffre du genou, est en effet transportée d'urgence au CHU de Reims où elle est opérée le lendemain. Elle y restera une semaine. Les ligaments externes de son genou sont brisés. On lui pose un plâtre pour une durée de 6 mois. «On m'a prévenu : vous ne travaillerez pas avant un an», explique Nicole Borgnon au figaro.fr. Cette femme de 38 ans est employée par l'ADMR (Aide à domicile en milieu rural), un organisme qui vient notamment en aide aux personnes âgées. Les médecins craignent qu'elle ne doive s'aider d'une canne pour marcher le reste de sa vie durant.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là, puisque le lundi 7 janvier au matin, Nicole ressent une gène au niveau de la poitrine. Après consultation, les médecins détectent suite à l'examen du genou de leur patiente, un risque d'embolie pulmonaire. Selon le corps médical, ce risque d'embolie serait directement lié à la chute.
L'avocat de Saddam Hussein à la rescousse
De nouveau hospitalisée, la patiente contacte alors un avocat, Me Emmanuel Ludot, qui possède des bureaux à Reims et à Paris. Spécialiste du vice de forme, ce dernier a aussi été l'un des vingt avocats du comité mandaté par la famille de Saddam Hussein pour défendre le dictateur déchu. Emmanuel Ludot a récemment défendu des professionnels victimes de la marée noire de l'Erika et plaide actuellement en faveur de faucheurs d'OGM refusant un prélèvement ADN.
Cet avocat a donc décidé d'assigner le fast-food - une franchise de la chaîne de restauration rapide - en justice pour «manquement au devoir de sécurité». Il estime que les lieux auraient dus être nettoyés : «c'est une responsabilité du commerçant d'assurer la sécurité», explique-t-il. «La jurisprudence plaide en notre faveur».
Du côté du restaurant Quick, on conteste radicalement la version des faits présentée par Nicole Borgnon. «D'une part, il n'y avait pas de frite par terre», explique Malika, manager du restaurant, présente au moment de l'accident, «d'autre part le sol était mouillé à l'extérieur car il pleuvait et c'est sans doute à cause de cela que cette dame a chuté». «Elle s'est mal essuyé les pieds», ajoute-t-elle. Au contraire, la famille de la victime parle d'un temps sec, «il gelait dehors».
100.000 euros de réparation ?
En pratique, le tribunal de Reims doit désigner le 23 janvier prochain un expert chargé de fixer l'étendu du préjudice. «Le taux d'incapacité de ma cliente est de 10%, son genou est complètement brisé, elle est donc sérieusement handicapée alors qu'elle a moins de 40 ans, un travail, etc. J'ai un témoin et le rapport des pompiers plaide en notre faveur». Autant d'éléments qui incitent Me Ludot à l'optimisme. Il pense donc très sérieusement pouvoir obtenir la somme de 100.000 euros de la part du fast-food.
S'ils n'acceptent pas de régler une telle somme, le tribunal de Grande instance devra trancher, explique l'avocat. Quant à la possibilité que la cliente n'obtienne pas satisfaction de la part de l'expert mandaté par la justice, Emmanuel Ludot dit ne même pas imaginer une telle issue.