Les collectivités n’ont pas à assumer les errances économiques d’un pouvoir qui ignore l’intérêt général au profit d’intérêts privés. Leur financement doit être pérenne, il faut mettre fin aux transfert de déficits. Ainsi nous aurons une action publique performante, créatrice de richesses et de solidarité.
En introduction Bruno Le Roux justifie le débat par la situation que les collectivités locales connaissent. Depuis que Nicolas Sarkozy est aux responsabilités, il mène une politique d’asphyxie tant au niveau financier que politique. C’est pourquoi nous nous devons de réfléchir et de proposer des options sur la gestion des collectivités, sur leur gouvernance et la démocratie locale. Les compétences, leurs champs d’action. le mode d’élection et de représentation doivent aussi être renouvelés. C’est ce qu’attendent nos concitoyens.
Michel Destot démontre que la politique du gouvernement vise à effacer le rôle politique et dynamique des collectivités ceci au profit d’un centralisme, récupérant ainsi les bénéfices de l’action locale. Il s’agit d’une captation des résultats mais en aucun d’un soutien à l’action. Le gouvernement transfère les déficits liés à son action comme cela a été fait depuis 20 ans dans les pays anglo-saxons.Car la réalité est que le citoyen se tourne vers l’élu local pour exprimer sa détresse, qui, elle, est générée par le gouvernement.
Pour crédibiliser nos projets et nos actions nous devons les valoriser non seulement localement mais nationalement.
Pour renchérir Marylise Le Branchu nous expose la logique politique du clan UMP et sa conception de la pratique du pouvoir et de la République, la polarisation au détriment des réseaux. C’est pourquoi il nous faut chercher et trouver l’équilibre territorial dans tous les domaines comme l’écologie, le logement, l’alimentaire… que l’UMP souhaite confier au marché financier. Le PS a vocation à développer les compétences et la compétitivité des collectivités alors que Nicolas Sarkozy use de méthodes d’un autre temps, le centralisme. En développant notre vision nous proposerons une régulation juste.
Pour Alain Rousset, les relations entre les régions et l’État sont de nature trop conflictuelles pour être sereines et productives. Comme socialiste nous devons mettre fin au système jacobin sans état d’âme. Nous avons l’obligation de dire ce que nous voulons de dire, qui doit faire quoi, quelles sont les responsabilités. C’est ainsi que nous éclairerons les Français sur la véritable action des collectivités sans confusion sur service public et fonction publique ; ainsi ils se rendront réellement comptede la non action de ce gouvernement. Cela permettra aussi de justifier les financements pour les compétences de chacune des collectivités. Nous devrons également clarifier nos relations avec l’UE.
Pour François Rebsamen, nous avons le devoir de clarifier la place et le rôle réel des villes face à ce pouvoir qui capte toutes les actions locales, car elles structurent l’évolution de la société française. Le gouvernement n’a aucune cohérence dans son action et sur la méthode qu’il utilise, aucune vision, c’est la confusion et l’écran de fumée. Il faut dire que le PS a aussi des lacunes en la matière et doit faire son autocritique. Quand le citoyen rencontre des difficultés dans son quotidien, il se tourne vers l’élu local, c’est de ce niveau de compétence et de responsabilités qu’il faut partir pour rebâtir notre république. C’est en valorisant la subsidiarité territoriale que nous y parviendrons.
Pour Hélène Mandroux, l’investissement des collectivités (notamment dans le logement) est cassé par la volonté d’écrasement de ce gouvernement.Il détruit la mixité sociale et il y a urgence à réagir quand se profile la prochaine loi « Boutin ». Pour la santé c’est la même chose.
Pour ne pas rester dans la critique stérile nous devons réaffirmer nos valeurs et montrer qu’il y a de vrais clivages entre l’approche de gauche et celle de la droite.Nous ne devons pas baisser la tête et maintenir le dynamisme des collectivités, majoritairement à gauche, sinon c’est la casse de la France et de sa santé économique et sociale.
Jean-Paul Huchon abonde en ce sens, et pense que nous devons « balayer devant notre porte ». Action d’autant plus salutaire que nous devrons rendre des comptes à nos électeurs.Il faut également tordre le cou à l’idée que la décentralisation serait synonyme de privatisation et insister sur la grande valeur des services publics des collectivités.
Nous avons besoin d’être en opposition formelle et directe avec le gouvernement car celui-ci cherche à confisquer les pouvoirs aux collectivités en réduisant ses capacités d’actions et de financement. Il n’y a pas de compromis à faire, puisque les collectivités réalisent près de 75% de l’investissement public alors qu’elles ne pèsent qu’à peine 10% du déficit public.
Pour François Rebsamen, l’État est le garant de la péréquation et ainsi du rapport démocratique qu’ont les Français avec les institutions. Il y a donc un travail à mener sur toutes les structures intermédiaires qui existent entre le citoyen et l’exécutif. Ceci en raison de la fourberie du gouvernement qui utilise toutes les failles et faiblesses des collectivités et fait obstruction à toutes évolutions qui ne seraient pas de son fait.
En conclusion André Laignel résume les propos tenus par la nécessité de résoudre les contradictions liées à l’empilement des responsabilités. Il s’agit de ne pas accepter le retournement actuel. Le gouvernement opère une « fusion-acquisition » sur les conseils régionaux et les conseils généraux. Nous devons avoir un projet sur les institutions pour une clarification des compétences.
La stratégie de l’UMP est simple mais terriblement efficace. Elle s’articule autour de 3 principes :
Le dénigrement :
Il martèle que les déficits publics sont dus aux collectivités, or leur part n’est que de 11% alors qu’elles contribuent à hauteur de 75% de l’investissement public, sachant que les collectivités ont une obligation d’équilibre budgétaire.
L’étouffement :
La disparition de la taxe professionnelle va asphyxier la capacité de financement des collectivités, en diminuant la dotation. Ce qui provoquera la disparition de pans entiers de champs d’intervention publics.
La recentralisation :
L’action du pouvoir en place va confisquer les capacités d’action des élus locaux sans en prendre la responsabilité.
C’est une vraie casse du service public, notre devoir est d’alerter et de sensibiliser nos concitoyens aux grands dangers qui se profilent.