J’en reviens tout juste et j’ai l’estomac un peu retourné. “C’est sympa quand on a faim. Au moins ça coupe toute envie de manger“. Entendu à la fin du film, dans les couloirs du ciné qui paraissaient trop étroits ce soir. C’est bête, mes voisins sont partis un quart d’heure avant le générique. La femme n’en pouvait plus, rouspéta une dernière fois : “ah non, ça ne va pas recommencer”, avant de se lever et d’entrainer son ami vers la sortie. Le pauvre, il ne connaitra pas la fin. Quoique la fin, on la connait dès le début ou presque. Enfin. The Chaser, c’est un thriller coréen, ficelé avec habileté, même si le début peu effrayer, dans le sens où l’intrigue parait trop simple. Je me suis demandée “mais ça sert a quoi de mater un truc de tueur en série, si dès l’ouverture on sait qui est le taré de service, et qui plus est, ne se gêne pas pour dire que oui c’est lui le psychopathe”. Le réalisateur joue avec nos nerfs, mais surtout avec ceux de son protagoniste principal, Joong-ho, ancien flic devenu proxénète, qui voit ses filles disparaitre une à une. Il soupçonne notre maniaque de revendre ses filles avant de découvrir que l’histoire est bien plus glauque, et bien plus sanglante que ses soupçons. Une intrigue relativement classique mais qui tire sa réussite dans la construction du récit, l’évolution psychologique des personnages et l’attente du verdict final. Le film est violent, il n’y a pas de doute, certaines scènes éclaboussent, sans verser dans le gore, mais vous fait vous crisper de tous vos membres, le tout fixé à une course-poursuite qui tient en haleine du milieu jusquà la fin. Une scène m’a fait penser que ça pouvait virer au Saw, mais ça reste d’une violence froide à la Park Chan-wook . On rit aussi, mais d’un rire sombre, je ne sais comment vous le décrire, pas comme à la Johnnie To par exemple où c’est bon esprit. Ici le rire est vite rattrapé par quelque chose de brusque qui nous rappelle à l’ordre et ne détourne pas l’attention du drame qui hante le récit. Pour un premier film, Hong-jin Na s’en tire bien. A tel point qu’on aimerait bien voir le prochain.
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