Impôts locaux : “double peine” pour les Niçois ?
Après la ville de Nice, c’est au tour du conseil général d’augmenter la fiscalité locale de 15%. En temps de crise, l’addition commence à être salée…
C’était attendu, redouté, Eric Ciotti l’a confirmé : les impôts vont encore augmenter ! Au cours de la présentation de son budget pour le Département, le président du conseil général n’a pu éviter la case « pression fiscale ». Les taux des quatre taxes directes perçues par sa collectivité (taxe d’habitation, taxe professionnelle, taxes sur le foncier bâti et sur le foncier non-bâti) vont grimper de 15%. Un « effort modeste » selon l’élu UMP. Une « double peine » reprend dans l’opposition Paul Cuturello, leader PS de l’hémicycle départemental.
Et pourquoi pas l’emprunt ?
« A ces hausses vont s’ajouter pour les Niçois celles de la ville, dont la part est beaucoup plus importante » tempête le conseiller municipal et conseiller général de Nice. Mais Eric Ciotti avait-il le choix ? Patrick Mottard (Gauche Autrement) l’affirme : « Le conseil général n’est pas la ville de Nice, et un recours à l’emprunt dans un contexte bancaire favorable pour le secteur public est une solution à explorer ! » Le Département va déjà solliciter les banques pour trouver un important crédit de 234 millions d’euros. En comparaison, la hausse de la fiscalité ne devrait que rapporter 45 millions d’euros. Alors pourquoi ne pas emprunter plus, pour éviter une mesure qui fâche? « L’emprunt ne peut financer que l’investissement… Or les finances sont surtout en tension du côté du fonctionnement de la collectivité » explique un haut fonctionnaire proche d’Eric Ciotti. « Et il faut également garder une marge de manœuvre si l’on veut encore pouvoir emprunter dans les années à venir… »
Coupes budgétaires
D’une main, le patron du département fait donc les poches des azuréens, et de l’autre, serre la ceinture d’une administration qui a pris de l’embonpoint. Entre autres, 4 millions d’euros seront ainsi économisés cette année sur les ressources humaines. Les services départementaux, forts de 4 750 salariés, vont progressivement réduire la voilure, puisqu’un départ à la retraite sur deux ne sera pas remplacé. Autant de coupes budgétaires qui toucheront de nombreux services, comme celui du protocole. Voilà la recette d’un sérieux “régime-minceur”, inévitable pour réussir à financer les 400 millions d’euros d’investissements, par un jeu de vases communicants.
Plus de taxes pour plus de chantiers
Rappelons que le conseil général doit cette année encaisser un « choc budgétaire », selon les mots de son président : le marché immobilier plonge, et avec lui le droits de mutations perçus par la collectivité. Le manque à gagner est estimé à 72 millions d’euros cette année. Et parallèlement, le patron du département a fait le choix de maintenir un niveau d’investissement élevé, pour bénéficier de 32 millions versés par l’Etat au titre du “plan de relance” national. Le département fera ainsi démarrer 1 450 chantiers cette année. Eric Ciotti espère « créer ou maintenir des emplois » grâce à la commande publique. Augmenter la fiscalité pour relancer l’économie en finançant les professionnels du BTP : très peu pour l’opposition, qui s’exprimait devant une assemblée départementale un brin déserte… le comité national olympique était sur le point d’éliminer la candidature “Nice 2018″.
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