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La clause de sauvegarde s'applique pour les OGM MON810

Publié le 20 mars 2009 par Alex Ruben

La polémique sur le maïs MON810, qui dure depuis plus d’un an, persiste. La France soutient et défend la clause de sauvegarde relative à la culture de cet OGM, malgré un avis de la Commission européenne.

Aux cotés de la Grèce, la France poursuit son opposition à la culture du maïs transgénique MON810 pour des raisons environnementales et non sanitaires. Depuis février 2008, la culture intensive de ce maïs insecticide a été interdite sur le territoire français. La raison invoquée ? Le gouvernement déclare le « principe de précaution » et déclenche une clause de sauvegarde auprès de l’Union Européenne et suit ainsi l’avis de la Haute autorité provisoire sur les organismes génétiquement modifiés. La firme Monsanto qui produit et commercialise le MON810, quant à elle, continue d’avoir Paris sur le dos.

Le MON 810 est un des plus anciens OGM insecticides. Il a vu le jour dans les champs des Etats Unis en 1990. Il contient dans son génome un gène proche du Bacillus thuringiensi, une bactérie du sol qui a la capacité de détruire les chenilles de la Pyrale et la sésamie, les deux grands fléaux de ce type de culture. Il y a deux ans encore, le MON 810 était planté sur 22 000ha de surface cultivable en France. Toutefois, l’expansion s’est soudainement arrêtée l’année dernière, suite à une clause de sauvegarde suspendant la culture de cet OGM en France.

Malgré les tentatives de l’EFSA (l’Autorité européenne de alimentaire) de mettre sur le marché européen ce type d’OGM et la constante pression auprès de l’Etat français, Monsanto n’a pas eu gain de cause et la mesure n’est pas à ce jour levée auprès du Conseil d’Etat. En effet, en octobre dernier, l’EFSA a déclaré que les preuves scientifiques sur d’éventuels risques sanitaires ou environnementaux ne sont pas démontrés et que la clause de sauvegarde n’est par conséquent pas justifiée. Et si les avis ou plutôt les prétextes écologiques sont bien divisés, le MON810 reste au centre des discussions et l’EFSA s’en tient encore, pour le moment, aux décisions du Conseil d’Etat.

Il est vrai que le MON810 n’a pas, du moins pour l’instant, un impact négatif sur la santé, aussi bien des hommes que des animaux. Toutefois, cet OGM présente deux risques potentiels pour l’environnement. En effet, d’une part, il peut occasionner une dispersion du gène par le pollen pour d’autres plantes et d’autre part, peut aussi provoquer le développement de la résistance chez les insectes. Et même si pour l’instant, la résistance au BT n’est pas encore observée sur les insectes ravageurs, la possibilité de la dissémination vers d’autres espèces de maïs non OGM et biologiques est quant à elle bien réelle. Et cela provoque un souci économique important car le maïs initialement bio et non OGM devient par défaut un OGM. Ceci vient du fait que la règlementation européenne veut qu’avec une contenance d’OGM à seulement 0,9%, le fabricant doit étiqueter son produit comme OGM. Pire encore, cette contamination pourrait atteindre d’autres produits agricoles dans les régions où les mosaïques de cultures sont présentes.

Cependant, la communauté européenne voit en cette pratique une méthode de production phénoménale. En effet, le maïs MON810 est doté d’une assurance complète sur la protection face aux ravageurs. En outre, le rendement est bien meilleur et la récolte plus homogène. La toxicité provoquée par les diffusions aériennes de pesticides est évitée. D’autant plus que l’opération de traitement des plantations est revue à la baisse, ce qui permet une économie de fioul et une limitation des émissions de gaz à effet de serre.


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