Certains politiques français ont officiellement désapprouvé les propos papaux, citons à titre d'exemple François Fillon et Christine Boutin. Car les paroles de Benoît XVI, en effet fort peu incommodé par des questions de latex or not latex, pour qui la capote « aggrave le problème du SIDA » (sinistrement étonnant, mais vrai), n'ont pas manqué de choquer la communauté internationale.
« En ces jours de Sidaction et tandis que Benoît XVI poursuit sa tournée en Afrique, il est temps de demander au pape de retirer ses derniers propos sur le préservatif... »
Gilles Leroy, lauréat du prix Goncourt 2007 pour Alabama Song, signe aujourd'hui une tribune dans BibliObs : « une contrevérité si énorme ferait hausser les épaules si elle n'était dangereuse pour l'humanité entière ». Théologien, selon Fillon ou guide spirituel selon l'écrivain, le Pape n'en détient pas moins une influence colossale, et « c'est bien en cela que ses paroles pourraient avoir des conséquences criminelles », estime Gilles.
Pasteur qui mènerait ses brebis à la mort ne fera pas recette, pourrait-on renchérir, et prôner chasteté et fidélité - par la lecture de Stephenie Meyer ? - ne donne pas le droit de partir « en guerre contre le préservatif ». La capote « faisant obstacle au virus, contrarie un châtiment divin ? » ou bien incite-t-elle à la débauche ? « C'est de miséricorde que nous avons besoin face au sida, pas d'errements intellectuels ni de controverse inutile », poursuit Gilles.
Et d'évoquer le labeur des médecins et associations qui tentent de lutter contre le mal, dont le travail est ainsi balayé d'un revers de manche papale, à prompt renfort d'un catéchumène effrayant (ces propos sont de notre rédaction). S'il appartient bien d'« en premier lieu protéger la vie humaine », comme l'a affirmé le Pape, « le respect mutuel, c'est aussi de ne pas détruire l'œuvre d'autrui », cingle M. Leroy.
Qu'on se le dise, cette pétition est à signer (le lien déclenchera votre messagerie mail) et plusieurs l'ont déjà fait.