Un écart entre la perception des risques et la réalité de ces risques
« Nous constatons une différence importante entre la perception des risques de santé par les Français – telle qu’elle apparaît à travers notre baromètre santé – et le nombre de décès ou de personnes atteintes, par type de maladies ou par accidents », explique Nicole Civatte. Ainsi, les Français, âgées de 12 à 75 ans interrogés dans le cadre de ce baromètre craignent avant tout les accidents de la route, le cancer, les maladies liées au tabac, les maladies cardiaques et la maladie d’Alzheimer (voir tableau ci-dessous).
Pourtant, le recensement du nombre de décès par maladies ou accidents fait apparaître une réalité sensiblement différente. « Ainsi,
les accidents de la route, première crainte des Français, causent 4 300
morts par an, alors que les maladies cardiovasculaires responsables de
quelque 180 000 décès par an constituent la première cause de mortalité
dans notre pays (voir tableau ci-dessous) », souligne Nicole
Civatte. Quant au tabac qui n’arrive qu’en 4ème position des risques de
santé cités par les Français, on peut lui imputer directement ou
indirectement quelque 66 000 décès par an, soit la première cause de
mortalité évitable.
Un constat similaire pour l’alcool – qui ne figure pas dans le Top 5
des craintes les plus fortes exprimées par les Français – et qui
pourtant avec 45 000 décès par an, représente la 2ème cause de
mortalité évitable… « Sans compter le fait que l’alcool apparaît comme l’un des principaux facteurs dans les accidents de la route », souligne Nicole Civatte.
Trois principaux déterminants de santé
L’étude de ces chiffres permet ainsi d’identifier les
trois principaux déterminants de santé responsables d’une part
significative des maladies et des décès dans notre pays : la nutrition,
l’alcool et le tabac. « La nutrition constitue en effet
un des premiers facteurs dans les maladies cardiovasculaires et les
cancers. Même constat pour le tabac et l’alcool, première et deuxième
causes de mortalité évitable dans notre pays », souligne Nicole Civatte.
Dès lors, il apparaît qu’en matière de santé, les risques pris par nos
concitoyens relèvent, la plupart du temps, d’un comportement quotidien
et non pas d’un accident particulier ou d’une action dangereuse. Et s’y
ajoutent les « risques subis »… « On
peut cependant dire que la prise de risque est majoritairement
volontaire, avec certains publics qui se révèlent plus vulnérables que
d’autres », précise Nicole Civatte. Ainsi l’alcool est la cause de
14% des décès masculin, contre 3% des décès féminins, présentant ainsi
une surmortalité française supérieure de 30% à la moyenne européenne.
Autres publics vulnérables : les personnes âgées, les femmes enceintes
et les jeunes. En termes de contamination par le VIH, les homosexuels
et les hétérosexuels migrants apparaissent comme des populations plus
exposées à ce risque de transmission, ainsi que les habitants des DFA
(Départements français d’Amérique).
Les actions des pouvoirs publics
Face à ces problématiques de santé liées à des comportements, «
l’enjeu des pouvoirs publics est bel est bien de supprimer ou de
réduire la survenance des risques pour améliorer la santé des Français »,
explique Nicole Civatte. Pour cela, les pouvoirs publics mènent
différents types d’actions. La recherche permet ainsi de déterminer les
nouveaux risques et la surveillance permet de quantifier le nombre de
cas. La législation, telle la loi de santé publique du 9 août 2004 qui
a fixé 100 objectifs prioritaires, permet la mise en œuvre de
différentes mesures (formation, mise à disposition de matériel de
prévention, interdiction, information, etc.). Des plans nationaux, type
cancer, nutrition, Alzheimer, maladies chroniques, VIH ou santé et
environnement, permettent de cadrer les actions des pouvoirs publics
sur plusieurs années. « Des mesures ne s’inscrivant pas
forcément dans des plans, comme l’augmentation du prix des cigarettes,
ou la mise à disposition de la contraception d’urgence peuvent aussi
agir efficacement sur les comportements », explique Nicole Civatte.
Les missions de l’INPES sont, elles, centrées sur les actions de
prévention, la prise en charge des pathologies relevant directement
d’autres acteurs comme le Ministère de la santé, l’assurance maladie,
etc.
...
La suite ici
Source : LeHub LaPoste (INPES - Communication et santé : quels enjeux, quelles approches, quels résultats ?)
Crédits images : INPES
Publié par : Nicolas Marronnier
Publié sur : le vide poches /expression