Madame Ségolène Royal n’était-elle pas candidate à la Présidence française ? (elle aussi, appelée "Madame" de par sa position sociale.)
Toutes ces femmes ne sont pas mariées. Sont-elles des « sous-femmes » qui méritent un titre inferieur ? Combien d’hommes peuvent se vanter d’avoir connus leur parcours social ? Assurément très Peu !Il est insultant, voire avilissant, que le fait d’épouser un homme procure le titre de « Madame » à une femme.Madame Sarkozy disait quelque part, qu’elle n’est pas « Présidente » mais « artiste-chanteuse », parce qu’aucune femme n’est « doctoresse » parce qu’elle a épousé un docteur. Et cela concerne tous les autres corps de métier. Aucun titre ne découle d’une association à une autre personne mais du développement d’une expertise dans n’importe quel domaine.Les femmes et les hommes doivent dès leur naissance avoir le titre de « Madame » et de «Monsieur» et cela est d'autant plus important dans les pays en développement ou la notion de la femme comme être égale n’est pas encore comprise. Pire, les ambitions des jeunes filles sont amoindries, sinon tuées, au profit de l’obtention du titre de « madame » qui leurs garantiront, à coup sûr, respect et envie. Nos pays ne pourront pas se développer si nos jeunes filles après leurs études n’ont pour ambition que d’être des « madames » ; et donc ne contribuer ni par leurs talents ni par leurs expertises au développement de nos états.En Afrique l’appellation que l’on donnera à nos jeunes filles aidera de manière considérable à l’émancipation de nos femmes. Elles ne seront plus jugées par leurs choix et leur style de vie mais par leur valeur intellectuelle et leur rôle dans la société. La femme qui choisie librement de ne pas se marier ne devrait pas être une « sous-femme » qui ne mérite pas d’être appelé « Madame » ; cela s’appelle de la discrimination.Le droit de vote, l’égalité des sexes dans l’emploi (ce qui n’est pas appliquée en Afrique) la parité des salaires pour les employés de même niveau (ce qui n’est pas appliqué en Afrique non plus) et tous ces autres droits dont jouissent les femmes de notre époque ont été obtenus pour la plupart par les femmes des mouvements féministes des années soixante. La majorité de ces femmes qui ont sacrifié mariage et enfant pour leurs combats de liberté ont démontré qu’elles étaient de vrai « Madame » avec ou sans homme à leur bras. L’on ne pas peut continuer de « voler » à nos femmes et elles ne devraient plus le permettre, le droit d’exister par elles-mêmes et les complexer en leur octroyant le droit d’être « madame » seulement si elles s’unissent à un homme. Quel outrage ! Il faut une appellation unique pour les femmes et pour les hommes comme cela se fait en Allemagne et dans d’autres pays développés.Le mariage n’est pas l’aboutissement d’une vie, le fruit d’un effort. Le mariage ne mérite pas de procurer un titre. Le mariage est une étape d’un style de vie que l’on choisi librement, qui peut être marqué par des symboles (bagues ou autres) mais les femmes ne devraient pas porter le titre de « madame » juste parce qu’elles se sont mariées. Elles sont « madame » dès la naissance.
Le nom qu’elles choisissent de porter après leur mariage doit être laissé à leur bon vouloir mais pas imposé par des lois qui leur "arrachent" toute identité propre. On épouse une personne que l’on aime. On l’épouse pour son unique identité, pas pour qu’elle en empreinte une autre. On devrait apprécier sa différence et non sa « mutation » en notre semblable. Les hommes et les femmes doivent pouvoir choisir librement les noms qu’ils décident de porter. Il ya bien des hommes qui veulent porter le nom de leur épouse. Je ne vois aucun problème à cela.Le développement de l’Afrique passe par l’émancipation de nos femmes. Notre société africaine doit apprendre à accepter et apprécier les différences des autres et surtout accepter les femmes pour ce qu’elles sont: toute des « madame ».
C’est leurs réalisations, leurs passions, leurs valeurs, leur intelligence et désirs qui doivent leur permettre de se créer leur identité, et surtout pas leur union à un homme.
Par olivier N’da