J’avoue que je ne m’étais jamais posé la question – Théophile Kouamouo l’a fait : pourquoi bloguer sur l’Afrique ? Je suis un « fan » de Théo et ses écrits mettent toujours un peu de lumière dans la grisaille journalistique que nous proposent nos medias de presse écrite. Merci Théo et voici mon exposé que je ne peux proposer sans taguer CHEZ GANGOUEUS qui de par l’existence de son blog répond un peu à la question.
Pourquoi bloguer sur L’Afrique ?
En tant qu’africain blogueur j’essaie de communiquer une combinaison d’appel au changement et d’amour profond pour mon continent. Ce continent se laisse mourir par son refus d’abandonner certains reflexes (la culture africaine n’est pas toujours émancipatrice) lui dictant sa destinée vers un avenir incertain, mais certainement pauvre. Je blogue parce que je pleure, je blogue parce que je veux partager ce brulant désir de mutation qui est enfoui en moi. On a été trop longtemps pauvres et, même si les idées seules ne peuvent changer mon Afrique, elles peuvent y contribuer. Je « blogue Afrique » parce que je suis fatigué d’accuser les autres, fatigué de maudire les présages divins, de justifier la misère de mon continent. Les Ecritures Saintes nous apprennent que l’on possède selon ce que l’on pense. Si l’Afrique est pauvre peut-être que les africains ne pensent pas ce qu’ils devraient.
Je blogue parce que je veux que les africains embrassent un nouvel état d’esprit. Des pensées qui intègrent l’autre, le prochain, le voisin. Des pensées qui rejettent l’égoïsme, l’égocentrisme. J’écris pour que l’on sorte de notre bateau et que l’on décide nous aussi de marcher sur les eaux, les eaux qui séparent l’enrichissement illicite de l’enrichissement légitime ; les eaux qui séparent l’enrichissement personnel de l’accroissement national, les eaux qui se moquent de la corruption et pouffent de l’inégalité.
Qui ne change, n’évolue.
Je pense que les blogueurs africains, quelque soit leur domaine de compétence, sont unis autour d’une même ambition, celle d’une Afrique meilleure. Ils sont accompagnés d’un désir de montrer aux yeux du monde et des africains une image positive de notre réflexion.
« Positiver » a le pouvoir de débloquer bien des choses et l’auto-projection d’une Afrique en évolution peut avoir un impact réparateur sur cette vision désolatrice de nous-mêmes à laquelle nous avons été exposés pendant des décennies. Il y a aussi un désir de combattre cette presse occidentale qui tire un « vicieux » plaisir à présenter une Afrique meurtrie, dépendante d’elle et à sa merci. L’Afrique est l’absolution à la conscience qui de temps en temps pointe le doigt accusateur.
Pour les jeunes africains, les technologies sont pour la première fois des portes sur le reste du monde qui n’exigent d’eux aucun contrôle de passeport ni de visas en tout genre. Les blogueurs africains deviennent des écrivains anonymes qui envoient des lettres au monde dans l’espoir de juguler un esprit anonyme, de créer une action, de partager et d’informer ; dans l’espoir de le pousser à faire mieux et à faire connaître notre vérité. Les africains bloguent parce qu’ils sont libres, libre d’informer le monde à leur façon.
Ils vivent leur liberté sur la toile et la toile est leur nouvelle expression de cette nouvelle culture démocratique qui s’empare de nous.
Par Olivier N’da