…Que tout Homme soit prompt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère. Ecouter est une exigence pour tous ceux qui envisage d’être un « leader » efficace, suivi et admiré de leurs collaborateurs.
Socrate (Philosophe Grecque) a dit à l’un de ses étudiants: « afin de faire de vous un leader émérite, je devrais vous enseigner deux disciplines. D'abord vous devez apprendre comment tenir votre langue et cela doit être assimilé avant d’étudier la deuxième qui est : comment utiliser votre langue correctement ».
Un leader doit être disposé à écouter, il ne pourra discourir élégamment et efficacement que s’il apprend à écouter avec toute son attention. La méthodologie est simple et elle demande juste de circonscrire toutes nos pensées intérieures, préjugés, jugements, et surtout de ne pas préparer notre réponse pendant que l’autre nous parle et avant même que cet interlocuteur ait achevé de s’exprimer. Il faut lui accorder notre totale et enthousiaste attention et cela sans mimiques faciales réprobatrices. Gardez un esprit « ouvert» et séparez vous de pensées telles que « je sais déjà ce qu’il/elle va dire ; ou « les hommes/les femmes n’écoutent jamais etc.». Acceptez les mots tels qu’ils vous sont servis, réfléchissez-y un à un et apportez-y réponse et cela dans l’objectif d’enrichir la conversation et non pas en voulant démontrer une « supériorité » toute relative.
Dans nos société africaines, l’on nous apprend à rester calme en écoutant une personne d’autorité. Être calme ne veut pas forcement dire « écouter » car nous avons la capacité d’entendre sans écouter. Les politiciens ivoiriens le démontrent très bien, ils entendent mais n’écoutent pas leur interlocuteur qu’ils considèrent comme d’inadéquats sous-hommes. Notre façon d’écouter est révélateur de notre centre d’intérêt, notre état de santé et la considération que l’on porte à notre interlocuteur. Les fruits de la « bonne écoute » sont maturité, accroissement spirituel et épanouissement dans tous les types de relation que nous entreprenons. L’écoute n’est pas la dernière ni la moins importante caractéristiques du leader mais belle et bien l’essentielle qualité du leader. L’écoute ne doit pas être perçue comme une structure de soutènement accrochée au fondement qui ensemble construisent les caractéristiques du leader, mais plutôt comme le « squelette » ou l’armature sur laquelle tous les autres attributs se construisent. Sans les capacités de tendre l'oreille pour entendre et d’avoir de la considération pour ses collaborateurs, le leader échouera même s’il s’inscrit dans le suivi de tous les autres aspects de son rôle de leader.
Chacun de nous, et cela que l’on admette ou pas, a un profond besoin et désir d’être écouté et cela s’applique aussi aux « hommes » qui sont souvent incriminés à tort par l’accusateur, quand lui- même est trop occupé à faire des reproches pour faire mieux que « l’accusé ». Une conversation peut être profonde ou superficielle mais quand l’interlocuteur ne vous écoute pas vraiment et se désintéresse, vous souffrez de son désintérêt et le vivez comme un manque « d’amour » et de respect envers vous.
Etre écouté c’est comme être aimé. On peut tous développer cette habilité et ce n’est pas une chose spécifique à un type de personne. Même les sourds peuvent écouter !
L’écoute sollicite juste un peu de volonté et le désir d’entendre et comprendre ce que l’autre veut dire. Toutes nos relations se construisent au travers de notre capacité à tenir compte de, à prêter attention à l’autre. La qualité de notre relation avec Dieu et notre relation avec les humains est proportionnelle à notre aptitude d’écoute. Dans une conversation, les mots que nous entendons ne constituent pas le plus important mais l’attention, le temps, la patience et la passion que nous mettons à écouter celui qui nous parle est le secret de réussite de tous leaders et toutes relations.
Par Olivier N’da