Mon Grey's Anatomy à moi

Publié le 20 mars 2009 par Anaïs Valente

Nonobstant (argh, ça fait du bien de le placer celui-là) mes soins quotidiens d'asthmatique, j'ai aussi chaque année mon petit contrôle bronchioli-pneumolo-stomacal.

Par Docteur Mamour himself.  

Après une flopée d'examens tous plus abominables les uns que les autres « souffleeeeeeeeeeeez fort, respireeeeeeeeeeeeeeeeez, NE respirez PLUUUUUUUUUUUUUUS, faites le petit chien, bloooooooooooooquez l'air », le tout à de nombreuses reprises, passque j'atteins pas le cap fatidique des 90 % (90 % de quoi, je l'ignore, on s'en moque, je n'atteins pas je n'atteins pas, le mal est fait), la faute à mes parents qui ont fumé toute mon enfance et ont ainsi bousillé la vie de 10 % de mes pôôôôvres poumons déjà encrassés, bref après tout ça, je rencontre enfin l'objet de tous mes fantasmes.

Docteur Mamour.  Le mien.  Aussi beau que celui de Grey's Anatomy.  Quasi plus beau.  Beau comme un dieu.  Gentil comme le Prince, serviable comme Cendrillon, drôle comme Gus.  Je sais je sais, je suis fort dans les contes de fées pour le moment.  Donc un médecin beau-gentil-serviable-drôle, j'appelle ça Docteur Mamour.

Il prend des nouvelles de ma langue maintenant mondialement célèbre (rappelez-vous, elle fut prise en photo et diffusée aux quatre coins du globe  - comment peut-il y avoir quatre coins sur une grosse balle bleue, je l'ignore encore).

Il analyse ensuite les résultats des tests décrits ci-dessus.

Puis, le verdict tombe.

Dramatiquement dramatique.

Implacablement implacable.

Sinistrement sinistre.

Définitivement définitif.

Désespérément désespérant.

TOUT VA BIEN !

Tout va très bien.  « Reviens dans dix-huit mois ».

Aaaaaaaaaaaaaaaargh.  Huit mois.  Je vais mourir, me liquéfier d'amour, me consumer de solitude, souffrir d'un manque extrême et caractérisé.

Comme s'il décelait mon désarroi, il ajoute « j'ai toujours beaucoup de plaisir à te voir, mais il va falloir attendre ».  C'est un signe non, hein que c'est un signe.  C'est une déclaration non, hein que c'est une déclaration.

Troublée par cet amour naissant entre nous (et surtout par un besoin très très pressant), je m'en vais, oubliant de passer à la caisse.

Combien de temps avant l'exploit d'huissier ?

Illu de Titoun